Critique : Violation

Une femme en difficulté et sur le point de divorcer passe un peu de temps auprès de sa sœur cadette après des années de séparation. Elle retrouve également son beau-frère dans ce cottage à la campagne. Mais quelque chose se trame…

Violation
Canada, 2020
De Madeleine Sims-Fewer & Dusty Mancinelli

Durée : 1h47

Sortie : –

Note :

NATURE MORTE

Madeleine Sims-Fewer et Dusty Mancinelli mettent en scène la nature dans Violation comme si celle-ci nous avertissait de ce qui allait se passer. Si les cinéastes nous montrent ce qui est supposé être un weekend de détente, notamment pour Miriam dont le quotidien n’est pas un lit de roses, leur traitement formel attire notre attention sur autre chose. Les personnages sont vite recouverts d’un étrange voile bleu. De curieuses touches roses scintillent lors d’une balade dans les bois. Les arbres au bord de l’eau peuvent être rouge sang.

Lors de longues (parfois trop longues) discussions, Violation met également le doigt sur ce qui est non-dit, ce qui est larvé, ce qui est à deux doigts de rompre. Sims-Fewer et Mancinelli travaillent de manière assez ambitieuse sur cette tension, et Violation parvient à être un film d’horreur… qui n’est jamais tourné comme un film d’horreur. La violence dans le film n’est jamais édulcorée – on peut dire qu’il va vraiment au bout – mais elle n’est jamais rendue purement spectaculaire.

Ce sentiment vient également de la construction, qui n’adopte pas le crescendo progressif de ce type de récit (et qu’on ne peut pas trop vous dévoiler). Cela peut, aussi, constituer une faiblesse du long métrage, dont les intentions (qui pourraient viser chez Haneke comme Breillat) paraissent parfois plus fortes que le résultat final un peu inégal. Mais il y a un culot notable dans Violation, et une aspérité bienvenue quant au traitement des relations entre les protagonistes. De quoi rendre ce premier long métrage plutôt prometteur.

| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |

par Nicolas Bardot

Partagez cet article