Le temps semble s’écouler lentement sur la terre ferme et fissurée de l’Altiplano bolivien, où un couple quechua âgé, Virginio et Sisa, suit une humble routine. Lorsque leur petit-fils Clever revient, Virginio comprend rapidement qu’il est venu pour les convaincre de déménager en ville.
Utama
Bolivie, 2022
De Alejandro Loayza Grisi
Durée : 1h27
Sortie : –
Note :
JE VOUS ENVOIE DES CARTES POSTALES
Le décor dans lequel se déroule Utama est sans aucun doute le clou du spectacle : le désert lumineux et imposant de l’Altiplano bolivien est ici mis en avant par une utilisation des couleurs qui mérite d’être soulignée. Utama est très plaisant à l’œil mais à la manière d’un catalogue de voyage, en raison d’une mise en scène lisse. La vie de Virginio et Sisa n’est justement pas lisse, elle est même pleine d’aspérité et d’obstacles. Or elle nous est racontée par un scénario qui ressemble à une compilation de lieux communs, tel ce grand père taiseux au cœur sec qui va s’ouvrir à la nouvelle génération et vice-versa.
Utama parle d’une sécheresse qui vient menacer le mode de vie des populations quechua résidant dans cette région. La sécheresse se retrouve hélas aussi dans l’écriture : les rares dialogues y sont explicatifs (ou pire, plein de non-dits trop voyants) qui viennent assécher les personnages et les priver de vie en les réduisant à des archétypes. Utama demeure un film accessible, mais c’est une qualité pour laquelle il est difficile de s’enthousiasmer tant il est prévisible.
Le long métrage vient de remporter le grand prix de la compétition internationale de Sundance, où la plupart des films avaient déjà pour défaut de chercher à rentrer dans des cases convenues. Avec ses jolies images et son récit universel, Utama n’a que les apparences de la profondeur, et se révèle aussi superficiel et impersonnel que s’il sortait d’une usine à cartes postales : le décor change, mais le texte est toujours le même.
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par Gregory Coutaut