Critique : Un petit frère

Quand Rose arrive en France, elle emménage en banlieue parisienne avec ses deux fils, Jean et Ernest. Construction et déconstruction d’une famille, de la fin des années 80 jusqu’à nos jours.

Un petit frère
France, 2022
De Léonor Serraille

Durée : 1h56

Sortie : 01/02/2023

Note :

L’HISTOIRE D’UNE MÈRE

Quand Rose débarque en France au début des années 80, ses deux garçons sous le bras, elle a beau être accueillie et logée par des membres de sa famille, elle sait qu’elle ne doit pas perdre de temps à s’adapter à ce nouvel environnement. Trouver un emploi (de femme de ménage, on ne peut pas dire que le film cherche à pulvériser les clichés contrairement à Saint Omer et ses protagonistes intellectuelles) ? Pas de problème, elle y va sans se plaindre. Trouver un mari et un nouveau père pour ses enfants ? Rose est trop fière et libre pour s’y plier tout de suite.

Le spectateur est quant à lui en terrain familier. Cette héroïne est bien plus posée que celle de Jeune Femme, précédent long métrage de Léonor Séraille, et le film lui ressemble. On est ici dans une chronique familiale délicate, à la reconstitution historique sagement appuyée (le récit se déroule sur plusieurs années). Le film a beau changer élégamment de protagoniste à deux reprises, on est guidé à travers les différents chapitres par une voix off dont la redondance viendrait presque nous bercer.

Si la première partir d’Un petit frère possède un relief prometteur, entre tendresse et cruauté, il faut attendre le troisième tiers pour que le tout prenne l’ampleur attendue, lorsque l’on peut enfin mesurer tout le temps passé depuis les premières scènes. L’émotion y est quelque peu tirée au forceps à force d’explications, tel ce cours de philo qui vient souligner tous les thèmes du film et qui ressemble à une imitation maladroite du cinéma de Mia Hansen-Løve, mais le dénouement demeure touchant.

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par Gregory Coutaut

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