Colton, un lycéen, tombe sur le journal intime d’une camarade, Whitney. En cherchant à le lui restituer, il découvre que cette dernière a disparu.
The Maiden
Canada, 2022
De Graham Foy
Durée : 1h57
Sortie : –
Note :
ÉCOLE BUISSONNIÈRE
The Maiden, premier long métrage du Canadien Graham Foy, ressemble d’abord à une jolie chose comme on peut en voir en de nombreux exemplaires en provenance du cinéma nord-américain. Mais pourtant, peu à peu, Foy trouve sa propre voix et le film va bien plus loin qu’on ne l’imagine. The Maiden est un récit d’apprentissage qui se déroule dans un fantasme d’Amérique du Nord buissonnière à la Mark Twain. Les archétypes sont ici transformés par une mise en scène sensorielle, qui peut évoquer le travail d’Andrea Arnold. Les images ont un gros grain comme s’il s’agissait d’archives privées – et ça tombe bien puisqu’au cœur de The Maiden, il y a la découverte mystérieuse par les jeunes protagonistes d’un journal intime.
Comment le cinéaste explore-t-il cette intimité et ses secrets ? D’abord par un sens de l’atmosphère, une douceur triste dans la manière de filmer le décor, et le résultat est un réel envoûtement. Il y a quelque chose de poignant qui se dégage de l’image, de la manière dont la mise en scène capte la solitude et l’intimité des personnages dans les paysages qu’ils traversent. Si la bande originale de The Maiden est remarquable, c’est aussi la large place accordée aux silences qui donne au film une vraie grâce.
Le long métrage flirte élégamment avec les motifs fantastiques. Les disparitions ont quelque chose de magique, la rêverie a une qualité fantomatique. Un magnétophone ressemble à une relique étrange, un ravin dans la nature est une faille immense et profonde vers l’imaginaire. Voilà le territoire dépeint par Foy, celui d’enfants disparus au large du monde, dans un silence radical et doux à la fois. Visuellement, le cinéaste dit s’être inspiré de la peinture, citant par exemple Milton Avery ou Henri Matisse.
L’un des autres plaisirs de The Maiden, c’est sa faculté à brouiller les pistes – difficile de deviner précisément où le film peut aller. Le glissement de protagoniste est réalisé avec finesse, et tout ce qui ailleurs pourrait être mollement stéréotypé parvient, sous l’œil sensible de Graham Foy, a avoir une touchante singularité. Ce premier film est une réussite prometteuse et émouvante.
| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |
par Nicolas Bardot