Summertime raconte les vies de 25 jeunes artistes de Los Angeles qui s’entrecroisent le temps d’une chaude journée d’été.
Summertime
États-Unis, 2020
De Carlos López Estrada
Durée : 1h35
Sortie : 15/09/2021
Note :
NOTRE MUSIQUE
Peut-on citer de nombreux exemples de film co-écrits par 25 auteurs et autrices différents? Des poètes, qui plus est. Summertime n’est pas un omnibus, c’est un film choral avec de la grâce à revendre et un réalisateur malin en guise de capitaine. L’Américain Carlos López Estrada a gardé de son expérience de réalisateurs de clips (pour Billie Eilish, Carly Rae Jepsen) le goût des charmantes vignettes pop pleines d’idées visuelles. Car Summertime est aussi une comédie musicale, très largement slamée, déclamée, chantée et également un peu dansée. Le film se situe à un stimulant carrefour des arts (logique de le voir programmé au Festival de La Roche-sur-Yon, donc) et toutes ces disciplines ont quelque chose en commun, le pouvoir galvanisant du collectif.
Summertime raconte une journée de gentilles galères dans la vie de 25 habitants de Los Angeles. Jeunes pour la plupart, certains racisés, certains queer, tous appartenant à une marge quelconque. Certains se croisent et se rencontrent au gré du hasard dans une sorte de ronde joliment artificielle, tandis que d’autres ne font que passer. Mais tous laissent une trace à la fois nostalgique et cool sur cette polyphonie, tous apportent leurs mots et leurs notes à cette symphonie plurielle qu’est le Los Angeles de tous les jours, loin d’Hollywood.
S’ils constituent un mosaïque de langues, de cultures et de profils, ils ont en commun des poches remplies des rêves à décrocher la lune, et leur poésie intime comme thérapie. Car Summertime est une comédie qui parle aussi de choses très sérieuses, une irrésistible fantaisie qui n’est pas dupe politiquement, une mélodie entêtante où la légèreté n’est pas synonyme de superficialité, et où la solitude cohabite avec le collégial. Une petite musique pas si petite que ça, portée par un souffle lyrique doux-amer et un grand élan de bienveillance. Magique.
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par Gregory Coutaut