Lorsqu’Edna, la matriarche et veuve de la famille, disparaît, sa fille Kay et sa petite-fille Sam se rendent dans leur maison familiale isolée pour la retrouver. Peu après le retour d’Edna, et alors que son comportement devient de plus en plus instable et troublant, les deux femmes commencent à sentir qu’une présence insidieuse dans la maison. Edna refuse de dire où elle était, mais le sait-elle vraiment…
Relic
Australie, 2020
De Natalie Erika James
Durée : 1h29
Sortie : 07/10/2020
Note :
UNE AFFAIRE DE FAMILLE
Lors de ses mystérieux premiers instants, Relic montre une baignoire qui déborde, jusqu’à ce que l’eau dévale sur les marches de l’escalier. Plus étrange : sur le sapin de Noël, les guirlandes clignotantes sont filmées comme une respiration – des lentes inspirations et expirations à chaque fois que les loupiotes s’allument puis s’éteignent. Relic n’est pas à proprement parler un film de maison hantée mais le long métrage décrit un lieu qui a fini par être hanté : par les souvenirs et les absences qui sont désormais le quotidien d’Edna, grand-mère soupçonnée de démence par sa fille et sa belle-fille venues à son chevet.
Ça n’est rien qu’une maison devenue trop grande pour Edna qui y vit désormais seule, une maison figée dans le temps où les meubles laissent une lourde marque dans la moquette. L’Australienne Natalie Erika James (lire notre entretien), qui signe ici son premier long métrage, filme avec malice ce décor comme un lieu mental. On croit avoir déjà vu toutes ces astuces, cette panoplie de grincements, d’ombres sous le lit, de canalisations vociférantes, de penderie aux secrets. Mais Natalie Erika James sait construire son récit initialement modeste et qui peu à peu se déploie.
Tout ce qui est raconté de réaliste dans Relic (sur la vieillesse, le deuil, les rapports familiaux) prend une teinte surnaturelle. On craint un temps que le film reste trop sage ou trop classique, mais James exploite efficacement une hésitation fantastique qui sert son sujet et ses personnages. Le long métrage progresse sans cesse, s’aventure de plus en plus dans le surréel, et n’est jamais en roue libre pour autant. Sans chercher à être absolument révolutionnaire, Relic révèle un talent qu’on vous conseille de suivre.
| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |
par Nicolas Bardot