Festival Entrevues Belfort | Critique : Mientras todo pasa

Azul, 13 ans, est coincée entre l’enfance et l’adolescence. A la rentrée au collège, elle rencontre Nico, avec qui elle va commettre un petit acte de rébellion : ils vont creuser sous la grille du collège pour faire l’école buissonnière. Alors qu’elle observe et explore le monde, Azul va peu à peu s’y fondre et se retrouver à la croisée des chemins.

Mientras todo pasa
Argentine, 2022
De Sofía Introcaso

Durée : 1h00

Sortie : –

Note :

LA TRAVERSÉE DU TEMPS

« Quand je regarde une chose longtemps, j’ai le sentiment qu’elle disparaît », entend-on dans Mientras todo pasa (littéralement pendant que tout se passe en français). Dans le premier long métrage réalisé par l’Argentine Sofía Introcaso, la jeune héroïne Azul, 13 ans, est si fragile qu’elle pourrait bien elle aussi disparaître et se fondre dans le décor. Lorsque des discussions évoquent l’école, la caméra s’évade et offre plutôt des plans sur la nature. Le film se caractérise par sa délicatesse, que ce soit celle de l’image, de la musique ou des sons.

Azul a un désir d’école buissonnière, et du frisson qui va avec. Le grillage qui sépare l’école de l’extérieur est symbolique – il n’est d’ailleurs pas si difficile à franchir. Dans ce long métrage présenté en compétition au Festival Entrevues Belfort, Sofía Introcaso dépeint avec sensibilité le passage étrange de l’enfance à l’adolescence. Tout peut couper le souffle, mais tout, comme une partie d’action ou vérité, reste plus ou moins inconséquent à cet âge.

Introcaso privilégie en effet un point de vue doux et sans drame. La jeunesse y est un atelier, un apprentissage : la danse, le théâtre, la mise en scène enseignent le contrôle de soi-même. Et pourtant, il y a une place précieuse réservé ici aux états de rêverie, de contemplation adolescente. S’enfuir dans Mientras todo pasa ne mènent pas si loin, et le film d’ailleurs frôle parfois l’anecdote. Mais il a en lui un certain charme minimaliste, à saisir et apprécier comme un reflet dans l’eau aussi subtil que fugace.

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par Nicolas Bardot

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