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Héros malgré lui, Mickey Barnes se tue à la tâche… littéralement ! Car c’est ce qu’exige de lui son entreprise : mourir régulièrement pour gagner sa vie.
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Mickey 17
Etats-Unis / Corée du sud, 2025
De Bong Joon Ho
Durée : 2h17
Sortie : 05/03/2025
Note :
MES DOUBLES, MA FABLE ET MOI
Que faire après Parasite ? Dans quelle direction artistique aller juste après un succès aux dimensions si gigantesquement euphoriques ? Forcément vers l’avant ? Mickey 17 n’apporte pourtant rien de nouveau à l’excitante filmographie de Bong Joon Ho. Ce n’est pas un crime, mais dans un tel contexte, cela peut générer une déception légitime. On peut même dire que le cinéaste coréen fait ici un pas en arrière, revenant au film qu’il avait réalisé juste avant Parasite, Okja. C’est en effet avec ce dernier que Mickey 17 partage le plus de points communs. Si Bong Joon Ho a toujours su mélanger les genres et les registres avec maestria, la recette qu’il utilise pour cette parabole humaniste et écologique possède un air un peu trop confortable de déjà-vu.
A vrai dire, Mickey 17 en débute pas tout de suite comme une fable. C’est à la fois un film de science-fiction, une comédie, un film d’aventure et un cartoon. C’est-à-dire que le trait y est délibérément appuyé dans un but de divertissement goguenard. Ce trait-là, on le retrouve notamment dans le jeu toujours un peu trop outré des interprètes, jusque dans la voix off (bien trop présente) du protagoniste. L’ennui c’est que Bong Joon Ho rajoute ainsi une tonalité satirique à un scénario qui n’a déjà pas la main légère en termes de caricature. Il est compliqué de reprocher à une caricature un éventuel manque de subtilité, mais ce personnage de dictateur pathétique directement inspiré par Trump avait-il par exemple réellement besoin d’autant de signes de reconnaissance (jusqu’aux casquettes rouges particulièrement improbables dans ce contexte futuriste) ? Dans sa générosité, Bong Joon Ho a perdu sa précieuse science du dosage.
Le problème d’écriture dont souffre à nos yeux Mickey 17 nous a semblé difficile à ignorer (le prologue dure quand même 30 minutes avant que l’action ne débute réellement) mais pas éliminatoire pour autant. Une fois plus ou moins gobé l’humour très adolescent d’une première partie où Robert Pattinson se multiplie à qui mieux mieux (sous-entendus sexuels compris), le film trouve en effet une cohérence plus appréciable dans sa deuxième heure. Ce n’est pas que le film devienne alors radicalement différent, c’est plutôt que ces différents visages se superposent alors avec davantage d’harmonie.
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par Gregory Coutaut