FIDMarseille | Critique : Lumbre

Un, deux, trois – soleil ! Tandis que des hommes brûlent du foin dans un champ, des enfants se tiennent droits dans le paysage. Le fracas d’une balle retentit. Le visage d’une femme apparaît dans le bleu du ciel. Un enfant se retrouve à terre.

Lumbre
Mexique, 2021
De Santiago Mohar Volkow

Durée : 0h40

Sortie : –

Note :

A L’ÉPREUVE DU FEU

Voilà un élégant ovni sélectionné au FIDMarseille : Lumbre du jeune Mexicain Santiago Mohar Volkow est une évocation poétique de la mort mais aussi de la vie qui se consume. Une mort accidentelle est saisie en quelques plans d’une grande force esthétique – la narration dans Lumbre se fera avant tout par l’image.

Cela passe par un travail sur l’échelle des plans (des plans larges sur la nature, des gros plans sur un visage, de très gros plans sur une fleur), cela passe aussi par une juxtaposition impressionniste plus sensorielle que cérébrale. Autant de remarquables moyens plastiques pour créer l’émotion sans que celle-ci ne soit dictée par l’écriture. Lumbre laisse de la place au spectateur, par ses silences, par son absence de fil narratif traditionnel.

Le film ouvre un dialogue stimulant entre le mystique et l’absence de mystère. Au sujet du titre de son moyen-métrage, le cinéaste commente : « Lumbre, qui ne veut pas exactement dire feu, se traduirait mieux en français par braises, c’est-à-dire un état transitoire dans l’action de brûler, tout comme la vie est un état transitoire vers la mort. Cela peut paraître lugubre, mais c’est également excitant et beau ».

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par Nicolas Bardot

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