Une histoire de la lutte LGBT des années soixante à nos jours, après que l’étincelle des émeutes de Stonewall a embrasé l’action militante qui, de New York, devait se répandre partout dans le monde. De San Francisco à Paris en passant par Amsterdam, entre les premières Gay Pride, l’élection d’Harvey Milk, la « dépénalisation » française, l’épidémie du Sida et les premiers mariages homosexuels, ces quelques décennies de lutte s’incarnent au travers de nombreux témoignages d’acteurs et actrices de cette révolution arc-en-ciel.
L’Étincelle : une histoire des luttes LGBT+
France, 2019
De Benoit Masocco
Durée : 1h39
Sortie : 24/07/2019
Note :
WE’RE HERE, WE’RE QUEER, GET USED TO IT
Alors qu’on a célébré il y a quelques semaines les 50 ans des émeutes de Stonewall (occasion pour laquelle nous avons mis en ligne notre dossier spécial Mois des Fiertés), le documentaire L’Étincelle: Une histoire des luttes LGBT+ arrive dans les salles. Ce film de Benoît Masocco retrace des décennies de lutte de chaque côté de l’Atlantique, mettant en valeur la façon dont le militantisme a été le chemin caillouteux de l’accès aux droits et à l’égalité.
Le journaliste et photographe Xavier Héraud effectue un parallèle entre les émeutes de Stonewall et l’interruption en France et en direct de l’émission L’homosexualité, ce douloureux problème par des militants homosexuels du Front homosexuel d’action révolutionnaire. Le film décrit une oppression systémique, qu’il s’agisse de violences policières à New York ou d’une société paternaliste qui humilie les homosexuels en étant persuadée qu’elle doit aider ces pauvres âmes. Le documentaire, évidemment édifiant, revient sur la milice homophobe initiée par Jacques Chirac comme sur les réticences frileuses de Reagan lors du début de l’épidémie du Sida. Sur un pouvoir plus prompt à arracher une capote géante de l’obélisque de la Place de la Concorde qu’à installer des distributeurs de préservatifs ; sur un médecin contraint à quitter son hôpital dont la direction ne souhaite pas « soigner les pédés ».
Autant de récits qui rappellent à quel point l’engagement politique est crucial. Il est beaucoup question d’écoute, de témoignages, d’expériences dans L’Étincelle : des vétérans de Stonewall qui ont vécu, des anciens qui ont vu. Voilà qui donne des perspectives sur les luttes, sur la question du mariage après l’épidémie du sida, sur les vertus du coming out. Quitte parfois à mettre en lumière les contractions au sein de la communauté, comme lors de ce portrait pour le moins caricatural qui est fait du mariage pour tous par une vieille génération embourgeoisée. Le film n’est certes pas rehaussé par sa forme (il a initialement été conçu pour la télé), mais sa dimension pédagogique est indéniable.
| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |
par Nicolas Bardot