Lorsque la maladie de leur mère s’aggrave, deux soeurs se rendent dans le sud du Brésil à la recherche de leur père. Sur la route, entre fantômes, super pouvoirs et dinosaures, la plus jeune ne se doute de rien, mais sa grande soeur sait que plus rien ne sera jamais comme avant. Alors que l’astéroïde WF42 se dirige vers la terre, le paysage apparaît sous une lumière rose inconnue, le vent souffle et le voyage dissout la frontière entre le monde intérieur et extérieur.
Irmã
Brésil, 2020
De Luciana Mazeto, Vinícius Lopes
Durée : 1h28
Sortie : 07/07/2021
Note :
NOS ÉTOILES CONTRAIRES
Premier long métrage des Brésiliens Luciana Mazeto et Vinícius Lopes (lire notre entretien), Irmã est une miniature qui a plus d’un tour dans son sac. Traité avec sensibilité, ce récit d’apprentissage parvient régulièrement à sortir des carcans attendus pour laisser place à la poésie. Film miniature, vraiment ? Quand les deux jeunes héroïnes visitent un musée de la préhistoire en même temps qu’elles grandissent entre le début et la fin du film, on peut littéralement dire qu’elles traversent le temps.
« C’est pour être belle que tu as du rouge à lèvres ? », demande t-on dans Irmã. « Non, c’est pour avaler le monde entier ». Les héroïnes dans Irmã ne sont pas que des gentilles et sages poupées, elles sont sauvages et ont des dents pour mordre, elles possèdent un souffle si fort qu’elles peuvent en un cri arrêter le monde de tourner. Irmã débute avec des images d’astres projetées sur les visages des deux personnages principaux. Il est beaucoup question du cosmos dans le long métrage, d’avoir sa place dans le cosmos, mais le cosmos n’appartient-il pas à ces deux sœurs ?
Dans le monde extérieur, on parle d’une pandémie de nudité féminine en public et les news n’ont que des explications idiotes pour commenter les comportements humains au bord de la rupture. Ana, la grande sœur, confrontée à la mort prochaine de sa mère, est également au bord de la rupture. Irmã raconte la fin d’un monde : celui de son innocence, celui de la planète qui s’apprête à recevoir un astéroïde. Et le film, avec finesse, nous invite dans un monde intérieur, celui de l’imaginaire et de ses catalyseurs. Voilà un beau premier essai mélancolique et assez inventif.
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par Nicolas Bardot