1980, Corée du Sud. Après l’assassinat du président Park par la CIA coréenne, l’armée prend à nouveau le pouvoir. La Corée du Nord y voit l’opportunité d’une future invasion, et y envoie un de ses espions. Park Pyeong-Ho et Kim Jung-Do, deux hauts responsables de la sécurité sud-coréenne, sont missionnés pour traquer l’infiltré. S’engage alors une terrible course contre la montre. La situation des deux Corée est au bord de l’implosion et les deux agents, au cours de leur enquête, vont déterrer de lourds secrets qui menacent de faire basculer l’Histoire du pays …
Hunt
Corée du Sud, 2022
De Lee Jung-jae
Durée : 2h11
Sortie : prochainement
Note :
MAIGRE BUTIN
Lee Jung-jae signe son premier long métrage en tant que réalisateur avec Hunt, mais c’est un visage familier du cinéma contemporain en tant qu’acteur depuis plus deux décennies. On a pu voir Lee dès 2000 dans le mélodrame Il Mare, puis dans The Housemaid de Im Sang-soo ou encore dans les thrillers Les Braqueurs, New World et Deliver Us From Evil – mais aussi tout récemment dans la série Squid Game. À ses côtés, à la photographie, une valeur sûre : Lee Mo-gae, collaborateur régulier de Kim Jee-woon.
Lee s’attaque à un genre chéri du cinéma coréen avec le thriller, ici teinté de politique. Hunt est un récit d’espionnage se déroulant dans les années 80, alors que la tension entre la Corée du Nord et la Corée du Sud est brûlante. On connaît le savoir-faire coréen en la matière, et Hunt ne perd d’ailleurs pas une seconde pour rentrer dans l’action. Las, il manque à nos yeux l’élément essentiel pour qu’un acteur puisse passer à la réalisation : un point de vue.
Que l’industrie coréenne sache produire des thrillers tels que Hunt n’est plus à prouver, mais le film de Lee nous a semblé trop impersonnel. Ce manque de singularité ne peut être sauvé que par une maestria technique, mais Hunt est très rapidement laborieux. Le traitement tant formel que narratif est lisse et froid ; le film montre ses muscles mais il reste trop propre. Hunt est un thriller sur des faux-semblants, des mystères et des poursuites – c’est finalement un produit sans danger, sans excitation : une démo de figures imposées qui sur ses deux longues heures manque cruellement de relief.
| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |
par Nicolas Bardot