A voir en ligne | Critique : Ghost Tropic

Khadija, 58 ans, s’endort dans le métro après une longue journée de travail. Quand elle se réveille au terminus, elle n’a pas d’autre choix que de poursuivre son chemin à pied. Ce voyage nocturne l’oblige à demander de l’aide auprès des résidents de la nuit.

Ghost Tropic
Belgique, 2019
De Bas Devos

Durée : 1h25

Sortie : 01/01/2020

Note :

LES RENCONTRES D’APRÈS MINUIT

« Voici ce que je vois, ce que j’entends ». Ghost Tropic, nouveau film du Belge Bas Devos, s’ouvre avec cette réplique humble, toute simple. Voici ce que je vois : un petit salon modeste et la lumière du jour qui peu à peu bascule. Voici ce que j’entends : les sons de la ville, le bruit des voisins, le chant des oiseaux. Ghost Tropic débute par cette respiration qui nous incite à regarder et écouter avec davantage d’attention et de sensibilité.

Il y a là un beau ciel paisible mais Ghost Tropic est avant tout un film nocturne. Bas Devos filme le travail de nuit comme une vie secrète, une existence quasi-clandestine. Khadija s’est assoupie dans le métro après son travail. Et c’est un peu comme si la Cléo de Varda troquait son 5 à 7 contre un minuit à 2. Sans être manifestement politique, Ghost Tropic l’est par sa manière de dépeindre en creux une réalité sociale, silencieuse et plongée dans le noir.

Incarnée avec charisme par la talentueuse Saadia Bentaïeb, comédienne de théâtre qu’on a pu voir au cinéma dans 120 battements par minute ou Jusqu’à la garde, l’héroïne fait preuve d’un délicat mélange de candeur et de force de caractère. C’est un film doux et beau sur les mères, mais aussi sur le lieu, et les sentiments du lieu. La ville est dépeinte tantôt avec réalisme, tantôt comme un espace onirique. Il y a dans Ghost Tropic une émouvante vibration poétique, où la retenue et le minimalisme ouvrent la porte à quelque chose de plus grand.


>>> Ghost Tropic est visible en vod sur UniversCiné

| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |

par Nicolas Bardot

Partagez cet article