Festival de Sundance | Critique : Fresh

Entre applis de rencontre et rendez-vous sans lendemains, Noa désespère de trouver l’âme sœur. C’est alors qu’elle rencontre Steve, qui a tout de l’homme idéal.

Fresh
États-Unis, 2022
De Mimi Cave

Durée : 1h54

Sortie : –

Note :

EN CHAIR ET EN OS

Lorsqu’on découvre Noa, elle s’apprête à faire la connaissance d’un mec rencontré sur une application, un gentil garçon en apparence qui se révèle vite être un goujat des plus banals. On devine que ce plan galère est loin d’être le premier pour Noa qui est pourtant mignonne et futée, et qui mérite décidément mieux. La faute aux codes de la drague sur internet, aux nouvelles technologies qui isoleraient davantage qu’elles ne rassembleraient ? Quand Noa se fait draguer en chair et en os par un bel inconnu nommé Steve au rayon légumes du supermarché, elle croit bien voir la chance tourner enfin en sa faveur.

La mise en place du récit est efficace même si elle prend son temps, le générique de début n’apparait d’ailleurs qu’au bout de 38 minutes de film, mais l’ensemble est plutôt honnêtement écrit (on se méfie néanmoins du cliché de « la meilleure pote noire et lesbienne forcément forte et indépendante »), mis en image avec une certaine élégance et bien interprété. Sebastian Stan, acteur de blockbuster au physique de mannequin (mais dont le premier rôle devant la caméra fut, ironiquement, dans le plus radical des Haneke), est bien casté dans le rôle de l’amant trop lisse pour être honnête.

A mesure que Steve révèle ses véritables penchants, le film change un peu de peau également. La romcom réaliste de la première partie est bousculée certes par un registre horrifique attendu mais aussi par de touches d’humour pop et bouffonnes qui ne font pas toujours mouche (pas certain que Sebastian Stan soit si bien casté que ça pour les variations de registre subtiles), mais souvent oui (le générique des Craquantes qui déboule d’un coup !). Fresh conserve quelques défauts, notamment sa durée. Comme dans Boxing Helena, le face-à-face potentiellement tordu à souhait est un peu alourdi pour choquer comme il devrait. Mais l’ensemble conserve un bon esprit et un capital sympathie précieux. Pour son premier long métrage, la réalisatrice Mimi Cave et sa scénariste Lauryn Kahn parviennent à mêler horreur et comédie sans se casser la figure. Après tout, que les déboires sentimentaux d’une femme hétéro soient à la fois un film d’horreur et une comédie pathétique, quoi de plus logique ?

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par Gregory Coutaut

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