A voir en ligne | Critique : Fidélité

Lena est convaincue que son mari la trompe et ne la désire plus. En voulant se venger de lui, elle va partir à la découverte de ses propres désirs.

Fidélité
Russie, 2019
De Niguina Saïfoullaeva

Durée : 1h22

Sortie : 11/08/2021 (vod)

Note :

LA LOI DU DÉSIR

Il y a dans Fidélité une scène où l’on discute de l’héroïne : est-elle belle ? Est-elle bizarre ? Mais pourquoi ne pourrait-elle pas être les deux à la fois ? Dans son second long métrage, la réalisatrice Niguina Saïfoullaeva (lire notre entretien), originaire du Tadjikistan, refuse avec intelligence de dessiner nettement les contours de son personnage principal – comme lorsque celle-ci se regarde dans un miroir couvert de buée qui floute en partie son visage. La mise en scène de Saïfoullaeva fait d’abord preuve d’une froideur qui semble bien ordonnée. Lena est filmée comme indifférente, mais n’est pas si indifférente. Et sa vie bascule lorsqu’elle soupçonne son compagnon de la tromper.

Sous des apparences classiques, le long métrage parvient à troubler et nuancer le programme prévu. Fidélité part des désirs du mari pour finalement parler de ceux de son épouse. Qu’est-ce que Lena imagine ? De quoi a t-elle envie ? Saïfoullaeva filme la libération de désirs qui, d’autorité paternaliste en plans cul nuls, paraissent interdits ou déceptifs. Lorsque Lena se masturbe dans son propre lit, elle le fait en cachette. Mais c’est pourtant bel et bien une libération que Saïfoullaeva raconte, préférant les points de suspension au point final.

La réalisatrice articule cela de manière assez surprenante : dans Fidélité, une scène de confessions dramatiques peut bien être filmée sur la plage, comme une scène de bonheur conjugal idyllique. Le long métrage fonctionne souvent sur cette vibration entre ce qu’on croit voir et ce qu’on voit, à l’image du jeu subtil de sa comédienne Evgeniya Gromova dont on croit connaître – à tort – la partition.


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par Nicolas Bardot

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