William, 40 ans, est allergique à l’électronique et vit isolé dans la nature sauvage suédoise.
Electric Malady
Royaume-Uni, 2022
De Marie Lidén
Durée : 1h20
Sortie : –
Note :
DANS LA BRUME ÉLECTRIQUE
Ce pourrait être un plan échappé du film A Ghost Story de David Lowery : un fantôme à l’ancienne est vu à travers une fenêtre, c’est un drap et en dessous une silhouette que l’on devine. Le Festival CPH:DOX, où le film est sélectionné en compétition, présente Electric Malady comme un conte de folk horror moderne – et il y a aussi de cela avec ce spectre qui semble errer dans une campagne suédoise immémoriale. Mais le premier long métrage de la Suédoise Marie Lidén, aujourd’hui basée en Écosse, est bel et bien un documentaire sur un phénomène parfaitement réel.
Réel, mais méconnu voire mal reconnu. William, 40 ans, souffre de sensibilité électromagnétique. Il vit isolé de tout et de tous, sans électricité. Le cadre est bucolique mais William est contraint de rester la plupart du temps dans sa prison, comme une mystérieuse méduse qui flotterait entre quelques pièces et dans les limbes. Quelle vie dans cette sorte de cage de Faraday, confronté à un mal invisible comme Julianne Moore dans Safe ?
C’est précisément le parti-pris du documentaire : montrer la vie de tous les jours malgré tout, la vie qui se poursuit avec ses anniversaires, ses cadeaux, ses séances diapo. Oui, par la force des choses, il y a une dimension improbable dans ces discussions familiales où, à l’image d’un épisode de Strip-tease, l’étrangeté initiale est vue comme une nouvelle normalité. C’est ainsi, et si Electric Malady peut être d’une profonde tristesse lorsqu’il dépeint la solitude de ce garçon à qui les couleurs et la sensation de la pluie manquent, Marie Lidén parvient également à composer un étonnant portrait humain et chaleureux.
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par Nicolas Bardot