Après son divorce, Alice n’a pas vu ses enfants depuis des mois et attend le verdict sur le droit de garde. Lorsque son fils l’appelle une nuit, Alice réagit aussitôt et emmène illégalement ses enfants aux Canaries. La peur d’être démasquée par son ex-mari se mélange à celle de perdre ses enfants.
Charter
Suède, 2020
De Amanda Kernell
Durée : 1h34
Sortie : –
Note :
VOL EN PERDITION
On a pu découvrir la Suédoise Amanda Kernell avec le récit historique Sami, une jeunesse en Laponie, son premier long métrage sélectionné à la Berlinale et sorti chez nous en 2018. Dévoilé à Sundance et choisi pour représenter la Suède aux Oscars, Charter est un film plus contemporain – mais si la cinéaste passe d’un récit d’hier à un récit d’aujourd’hui, ces deux films ont en commun de raconter des histoires secrètes et cachées.
Charter est tout de suite dans l’action et Kernell ne développe pas immédiatement le contexte. Alice, mère de deux enfants, cherche à revoir ceux-ci, mais elle se retrouve menacée par son mari sans qu’on ne nous fournisse plus d’explications. La Norvégienne Ane Dahl Torp (vue dans le drame La Grâce ou le film catastrophe The Wave) donne de l’aspérité à cette mère qui semble tout sauf modèle. Mais Kernell, habile scénariste, parvient à questionner notre point de vue sur ce qui se passe à l’écran.
La fuite en avant racontée dans Charter atterrit dans un Tenerife triste comme la pluie. Les chambres d’hôtel sont mornes, la piscine grise, le club morose. Des sables mouvants dans lesquels s’enfonce Alice… Mais de quels sables mouvants parle-t-on au juste ? Ce que le film raconte en creux prend de plus en plus de place dans Charter. Malgré quelques symboles assez visibles, le film traite assez finement de l’emprise, l’abus et du gaslighting dont peut être victime une mère que la société aura promptement jugée indigne. Si le film, formellement, reste plutôt sage, son écriture lui donne de la profondeur et du relief.
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par Nicolas Bardot