Une mère dévouée est à la recherche de son fils disparu. Ses recherches la conduisent jusqu’à un village de pêcheurs où des policiers corrompus pourraient avoir des réponses à ce mystère…
Bring Me Home
Corée du Sud, 2019
De Kim Seung-Woo
Durée : 1h48
Sortie : –
Note :
LE VILLAGE DES ENFANTS PERDUS
Bring Me Home est le premier long métrage du Coréen Kim Seung-Woo. S’il est peut-être un peu tôt pour dire qu’une évidente personnalité d’auteur ressort du film, on reste régulièrement impressionné par le savoir-faire dont font preuve de nombreux jeunes cinéastes coréens. Drame à tension de thriller, Bring Me Home est visuellement impeccable, rehaussé par la photographie soignée et expressive de Lee Mo-Gae, collaborateur entre autres de Kim Jee-Woon. Ce cinéma grand public prend ses spectateurs au sérieux et d’autres pays pourraient s’en inspirer.
Une mère est à la recherche de son fils disparu il y a des années. C’est un enfant enlevé parmi une myriade d’autres enfants enlevés, et un vertige s’empare de l’héroïne lorsqu’elle apprend que son fils a peut-être réapparu. La construction effectuée par Kim Seung-Woo est minutieuse et réserve des surprises, l’atmosphère est dense. Bring Me Home appartient à ce type de cinéma qui n’hésite pas à faire vivre un enfer à ses personnages : on ne sait guère à partir de quel moment ceux-ci n’auront plus pied.
Les dialogues peuvent être explicatifs, l’action peut être en roue libre, mais dans ce genre de maxi-drame, ce n’est pas tant la vraisemblance du déroulé qui compte que l’intensité des émotions. Il y a de la transgression dans cette morale tordue et ce spectacle cathartique. L’une des clefs ici est l’interprétation à fleur de peau de l’actrice principale, Lee Young-Ae. Vue notamment dans Joint Security Area de Park Chan-Wook ou One Fine Spring Day de Hur Jin-Ho, Lee n’avait plus tourné de film depuis Lady Vengeance il y a 15 ans. Elle donne ici toute sa force à ce personnage de mère anéantie et prête à renverser des montagnes.
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par Nicolas Bardot