Busan 2019 | Critique : Boluomi

Laila est une jeune mère philippine employée comme femme de ménage à Kaohsiung, à Taïwan. Elle travaille au noir et parle peu le chinois. Yi-fan est un Malaisien chinois, fils de communistes clandestins, qui, refusé à l’université en Malaisie, est venu à Taiwan pour étudier. Mais il constate que son statut d’étranger et son tempérament le cantonnent rapidement à des emplois à bas salaires. Ces deux personnes marginalisées vont se rencontrer…

Boluomi
Taïwan, 2019
De Lau Kek-huat, Vera Chen

Durée : 1h48

Sortie : –

Note :

LA MAISON DES ÉTRANGERS

Boluomi raconte une histoire méconnue qui s’est déroulée en Malaise et qui sert de toile de fond au premier long métrage du duo composé par le Malaisien Lau Kek Huat et la Taïwanaise Vera Chen. Le prologue de Boluomi donne le sentiment d’assister à un conte, mais un cut net nous projette dans le présent d’une ville dans tout ce qu’elle peut avoir de réaliste. Pourtant, Boluomi montre comment le passé peut continuer à dessiner le présent.

Les cinéastes racontent les discriminations dont sont victimes leurs personnages, en Malaisie comme à Taïwan, qu’il s’agisse d’un jeune homme pas assez malaisien pour la Malaisie ou d’une Philippines perdue à Taïwan. Boluomi n’élude pas la dureté de leur vie mais montre aussi comment la lumière peut y entrer. La caméra reste souvent à distance mais il y a ici une certaine tendresse dans ce portrait mélancolique d’outsiders, dont les souvenirs blessés flottent au vent comme des vieilles images sont projetées sur des draps dans l’une des scènes du film.

Efficacement mené, ce drame manque peut-être d’un peu plus de personnalité formelle ou scénaristique pour se démarquer réellement. Mais si le style n’est pas toujours là, le cœur est bon.

| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |

par Nicolas Bardot

Partagez cet article