A voir en ligne | Critique : Anne at 13,000 ft

Anne, jeune femme solitaire, travaille dans une garderie. Entière et excessive, elle semble avoir de la difficulté à se conformer aux règles et à réellement entrer en contact avec les autres…

Anne at 13,000 ft
Canada, 2019
De Kazik Radwanski

Durée : 1h15

Sortie : –

Note :

CHUTE LIBRE

Anne at 13,000 ft, le titre du troisième long métrage réalisé par le Canadien Kazik Radwanski, est plus qu’un indice. Oui, Anne at 13,000 ft débute par une session de saut dans le vide et son héroïne sans peur se jette dans les nuages. Mais oui, Anne plane à 13000 pieds, même lorsque son parachute s’est ouvert et qu’elle a touché terre.

On pense avoir déjà croisé ce genre de personnage de fofolle attachante mais Radwanski ne livre pas le film mignon auquel on pouvait s’attendre. Sa caméra très mobile, très à proximité, crée un sentiment d’étouffement qui n’est pas gratuit. Anne at 13,000 ft parvient avec habileté à aller du rire au malaise, dans un inconfortable va-et-vient qui paraît toujours naturel.

Anne se bourre la gueule aux mariages, Anne oublie parfois d’enlever l’étiquette du prix de sa nouvelle robe. Anne est un peu comme tout le monde. Mais en creux, le cinéaste raconte quelque chose de plus amer et plus tragique. Le fait qu’Anne semble totalement inadaptée au monde et à ses règles est d’autant plus poignant que le film ne la regarde jamais comme une bête curieuse. Radwanski sait que l’essentiel n’est pas qu’on comprenne son personnage grâce à des explications superflues ou à l’emporte-pièce, mais qu’on y croit. La prestation remarquable et à fleur de peau de Deragh Campbell participe à la réussite de ce long métrage ambigu jusqu’à son dernier plan.


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par Nicolas Bardot

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