Berlinale | Critique : Ancient Soul

Yono est mineur de soufre à Java. Son quotidien est bouleversé lorsque sa femme Olive disparaît…

Ancient Soul
Espagne, 2021
De Alvaro Gurrea

Durée : 1h33

Sortie : –

Note :

L’UNIVERS A SES MYSTÈRES

C’est à travers une brume épaisse qu’on entre dans Ancient Soul, comme par une porte dérobée sur un univers habité par la magie. Le décor d’abord lunaire du long métrage pourrait d’ailleurs être celui d’un film de science-fiction. Les fantômes dans Ancient Soul dansent, dit-on, au cœur de la jungle. Des hommes peuvent être tués par la magie noire. Une disparition ? On a forcément jeté un sort. Les plans fixes de l’Espagnol Alvaro Gurrea, qui vit partiellement en Indonésie, contemplent cette tension surnaturelle et un simple fondu enchaîné dans Ancient Soul peut avoir un effet magique.

Bien plus tard dans le film, des protagonistes ont une discussion parfaitement concrète – et paradoxalement abstraite – sur l’investissement dans une monnaie numérique. Ce sont deux mondes qui semblent entrer en collision, c’est le même monde pourtant et le film examine ce en quoi on a foi : l’animisme, l’islam, le capitalisme. Le film questionne « le progrès et le mythe de la modernité », ainsi que le commente le cinéaste.

Il y a dans Ancient Soul un mystère qui résiste au présent et son progrès. Les morts sont énigmatiques, tandis qu’un protagoniste affirme avoir 118 ans. Les nuages passent et le temps continue à se compter en lunes. La première replique du film, a posteriori, sonne comme un avertissement : « on ne peut pas changer notre destin ». Les lieux mythiques dans Ancient Soul peuvent être désormais l’endroit où des touristes font des selfies. Mais les étranges dernières images du film, en rupture, redonnent leur dimension sacrée aux lieux.

| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |

par Nicolas Bardot

Partagez cet article