La Roche-sur-Yon 2019 | Critique : American Woman

Une jeune adolescente disparaît mystérieusement dans une ville rurale de Pennsylvanie. Deb Callahan, sa mère de 31 ans qui travaille comme caissière dans un supermarché, se retrouve alors seule à élever son petit-fils encore bébé. Elle va devoir affronter ses errements passés pour se construire une nouvelle vie d’adulte. Mais sa quête est remise en question le jour où la vérité sur la disparition de sa fille éclate…

American Woman
Royaume-Uni, 2018
De Jake Scott

Durée : 1h51

Sortie : –

Note :

UNE FEMME FANTASTIQUE

Dans les premiers instants de American Woman, deux personnages féminins se côtoient et l’on met quelques instants avant de savoir s’il s’agit de deux copines ou d’une mère et sa fille. Debra (Sienna Miller, très convaincante pour son « premier » premier rôle) a eu sa fille très jeune et l’on devine assez vite que la vie pour elle n’est pas un lit de roses. Le ciel lui tombe sur la tête lorsque sa fille disparaît mystérieusement, comme enlevée par le ciel. On s’attend à une enquête policière sur des rails mais le scénario de Brad Ingelsby est plus ambitieux, notamment par son utilisation de larges ellipses.

La narration, privilégiant le mélodrame, se déploie ainsi pour faire un portrait de famille à travers les années, et surtout le portrait de cette héroïne. C’est une histoire de résilience avec ce personnage qui ne devra pas s’attendre à être la demoiselle en détresse sauvée par un garçon. C’est une histoire de persévérance, même si dans le film, « persévérance » est un mot inscrit sur un poster kitsch et qu’on a du mal à prendre au sérieux.

La mise en scène assez impersonnelle de Jake Scott prive American Woman d’une identité plus forte, plus singulière. Mais porté par son cast (Miller donc, mais aussi Christina Hendricks et une ribambelle de gueules), le film est une assez plaisante surprise dont le titre laisse un indice – cette femme-là est une femme parmi d’autres et c’est aussi la force du film que d’aller du fait divers au récit universel.

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par Nicolas Bardot

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