Critique : Affamés

Dans une petite ville minière de l’Oregon, une institutrice et son frère policier enquêtent sur un jeune écolier. Les secrets de ce dernier vont entraîner d’effrayantes conséquences.

Affamés
États-Unis, 2021
De Scott Cooper

Durée : 1h39

Sortie : 17/11/2021

Note :

BELLES DENTS

De Twin Peaks à X-Files, le nord-ouest des Etats-Unis a souvent été utilisé dans l’imaginaire fantastique et horrifique pour son mystère et son folklore. C’est là, dans l’Oregon, que se déroule Affamés – et c’est peut-être aussi cela qui lui donne aussi une délicieuse petite touche rétro. Le décor est grisâtre, boueux et automnal, soit un écrin idéal pour accueillir une histoire qui fait peur. Le film utilise habilement des formules classiques du cinéma de genre pour mettre en scène ses secrets : qu’est-ce qui se cache dans la mine, qu’est-ce qui se cache dans les bois ? Au premier étage ou dans la grange ? A-t-on bien entendu ce que l’on vient d’entendre ?

Produit par un grand nom du cinéma de genre (Guillermo Del Toro), Affamés est réalisé par un touche-à-tout en la personne de Scott Cooper. Ce dernier s’est illustré aussi bien avec un drame musical (Crazy Heart) qu’un western (Hostiles) ou un polar (Strictly Criminal). Affamés est un film d’horreur, mais il laisse une assez large place à ses respirations dramatiques, au point qu’on pourrait parler, dans une certaine mesure, de mélange de registres. Quand on parle d’orageux mélanges de genres, il y a un pays qui est maître en la matière : la Corée du Sud. Et cette histoire de petite ville maudite avec des traumas qui se transmettent de génération en génération sans qu’aucune issue ne soit possible porte en elle le type de noirceur que l’on peut trouver dans le cinéma de genre coréen.

Cette noirceur assumée jusqu’au bout donne une aspérité à Affamés qui, la plupart du temps, obéit à des archétypes relativement classiques de l’horreur. S’il n’évite pas certains écueils (comme celui de l’enfant dont la blessure psychologique est sempiternellement révélée par ses superbes dessins d’artiste), le film s’avère en contrepartie assez généreux dans son bestiaire monstrueux et ses jaillissements fantastiques. Efficace et poisseux, visuellement soigné, Affamés est assez judicieux dans sa manière d’aborder le conte, ce qu’il peut enseigner et révéler.

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par Nicolas Bardot

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