Festival Black Movie | Critique : A Road to Spring

Da Chuan, né dans les années 80, travaille dans une usine à l’abandon située au nord-est de la Chine. La routine est son quotidien, mais sa vie va bientôt être bouleversée…

A Road to Spring
Chine, 2019
De Li Ji

Durée : 1h38

Sortie : –

Note :

PRINTEMPS TARDIF

Premier long métrage du Chinois Li Ji, A Road to Spring débute dans le voisinage lugubre d’une usine devenue fantôme. Autrefois active, celle-ci n’est plus qu’un vestige exsangue et Daquan sait qu’il va, dans l’indifférence générale, perdre son emploi. Daquan, lui, n’est plus qu’un spectre oublié dans son usine, et Li Ji filme cette ironie tragique : son héros va être puni pour un autre, et va devoir apprendre à jouer des rôles pour survivre. L’individu et ce qui le constitue semblent peu compter dans l’impitoyable portrait sociétal conçu par le cinéaste.

Li Ji fait, à travers les rencontres de Daquan, un portrait de la ville et de ses travailleurs – ici une serveuse, là une conductrice de taxi. Il filme l’argent comme clef de toute relation et quelle aliénation cette situation implique. Le postulat de A Road to Spring pourrait servir de prétexte à un polar social, mais la tension du long métrage est finalement plus proche du mélodrame.

A Road to Spring met en scène une inévitable escalade avec un certain naturalisme formel. De temps à autres, un beau plan aux couleurs léchés dramatise l’action et le quotidien. Le film, solide, pourrait avoir plus de relief d’un point de vue scénaristique. Mais son épure fonctionne, et l’on s’attache à ses protagonistes en lutte, un temps distraits par un feu d’artifice.

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par Nicolas Bardot

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