Festival d’Antalya | Critique : A Hope

Umut se rend à l’hôpital au chevet de sa mère qui l’a abandonné quand il était petite. Sur place, il apprend par hasard que sa femme est enceinte.

A Hope
Turquie, 2022
De Ümit Köreken

Durée : 1h33

Sortie : –

Note :

PREMIER RÔLE MASCULIN

Avant même qu’apparaisse la première image d’A Hope, alors que l’écran est encore noir, le rire d’un bébé se fait entendre. Or quand l’image vient, on comprend deux choses. D’une part que ce bébé n’existe pas puisque ce babil n’était qu’une imitation par Asiye, la femme du protagoniste Umut. D’autre part que cette dernière essayait en réalité d’imiter une mouette (détail qui fait sens par la suite). Par ce simple décalage dans l’arrivé du son, A Hope parvient déjà à évoquer bien des choses. Cette trouvaille économe et efficace de faire débuter une scène par un son trompeur, le réalisateur Ümit Köresen l’utilise à plusieurs reprises avant de lui privilégier des méthodes narratives plus familières, plus lisibles.

Comédien professionnel, Umut répète une pièce qui n’est justement autre que La Mouette de Tchekhov (pourquoi Tchekhov est-il à ce point devenu le dramaturge le plus cité dans le cinéma d’auteur contemporain? A quoi doit on une telle récurrence presque proche du cliché ?). Umut assiste aux répétitions en dilettante, espérant qu’on lui offre un meilleur rôle ailleurs. Or, dans la vraie vie, Umut a beaucoup de mal à jouer son rôle de fils face à une mère démissionnaire et son rôle de mari face à une femme têtue. Le parallèle n’a pas besoin d’être davantage surligné et pourtant le film enchaîne les symboles sans équivoques : un embouteillage qui rend fou, un ascenseur toujours en panne, des portes qu’on peine à ouvrir, etc. Difficile de partager pleinement l’angoisse de cet homme se débattant en plein brouillard quand le film met autant de zèle à nous éclaircir la moindre zone d’ombre.

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par Gregory Coutaut

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