Suite de notre focus consacré aux courts métrages de la Quinzaine des Réalisateurs ! Révélé par son long métrage Compte tes blessures, la Français Morgan Simon signe Plaisir fantôme, dont l’héroïne est une actrice porno qui élève seule sa fille. C’est un court métrage d’une grande tendresse et qui laisse une place séduisante à l’imaginaire. Nous avons rencontré son réalisateur.
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Quel a été le point de départ de Plaisir fantôme ?
La pornographie est omniprésente dans notre société, on s’y réfère même parfois comme à une culture. Je souhaitais explorer ce qu’il y a derrière le plaisir, souvent simulé, des actrices.
Le film marie des tons très différents qui vont d’une certaine forme de réalisme à un pur imaginaire fantastique. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur cet étonnant contraste ?
Nous vivons tout autant dans le réel que dans notre imaginaire. Le film cherche à traverser et transcender ce sentiment. Il dresse le portrait d’une femme qui tient en équilibre entre deux mondes : sa fille, avec qui elle rêve de passer plus de temps, et son métier, duquel elle semble s’éloigner.
Comment avez-vous abordé le travail formel sur votre film, qui est baigné d’une lumière douce et séduisante, chaleureuse et bienveillante ?
Avec Paul Guilhaume (image), Esther Mysius (décors) et Rachèle Raoult (costumes), nous nous sommes nourris du travail de Larry Sultan, de David Hockney ou encore de Bill Viola pour construire une atmosphère et un état intérieur à l’opposé de la crudité que peut avoir le milieu X.
Quels sont vos cinéastes favoris et/ou ceux qui vous inspirent ?
Les films de Gus Van Sant, de Jean Vigo ou d’Alan Clarke me touchent, sans doute, chacun à leur manière, dans leur façon de ne jamais rendre les armes. J’ai énormément d’amour également pour Maurice Pialat et John Cassavetes dont les endroits de vérité auxquels ils amènent leurs acteurs sont pour moi des exemples.
Quelle est la dernière fois où vous avez eu le sentiment de voir quelque chose de neuf, de découvrir un nouveau talent ?
Heureux comme Lazzaro d’Alice Rohrwacher m’a beaucoup impressionné, tout comme Shéhérazade de Jean-Baptiste Marlin.
Entretien réalisé par Nicolas Bardot le 13 mai 2019. Un grand merci à Catherine Giraud.
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