Festival de Rotterdam | Critique : La Palisiada

Deux coups de feu, à vingt-cinq ans d’intervalle. Une exploration de l’histoire de l’Ukraine dans les années 90.

La Palisiada
Ukraine, 2023
De Philip Sotnychenko

Durée : 1h40

Sortie : –

Note :

LE MUR INVISIBLE

Premier long métrage de l’Ukrainien Philip Sotnychenko, La Palisiada s’ouvre de manière profondément intrigante. Quelle énigme se cache derrière ces images tournées au camescope, ces souvenirs de lointaines années 90 ? La narration, elle aussi, étonne par son utilisation des ellipses. Sotnychenko, dont le court métrage Son avait été très remarqué en festivals il y a quelques années, a une manière singulière de construire son récit tout en faisant en quelque sorte de la rétention d’information. Cette déroutante étrangeté attire l’attention, mais elle peut aussi perdre le spectateur.

Derrière la forme d’enquête de La Palisiada, il y a un examen de la violence d’état. Mais les intentions du cinéaste se diluent peu à peu dans un film qui finit essentiellement par tourner le dos au public tout en lui demandant beaucoup. Le bond narratif du dernier acte a une certaine audace, tandis qu’au regard du film, les tout derniers instants (qu’on ne vous dévoilera pas)… ne manquent pas de sel. Intelligent mais ennuyeux, La Palisiada manque de générosité pour qu’on s’y attarde vraiment.

| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |

par Nicolas Bardot

Partagez cet article