Dans un futur proche où l’intelligence artificielle prend le pas sur la nature, Rachel et Alvy, couple new-yorkais, décident d’avoir un enfant. Un géant de la technologie, vantant les mérites d’une maternité plus simple et plus paritaire, propose aux futurs parents de porter l’enfant dans un POD. Alvy a des doutes, mais Rachel, business-woman en pleine ascension, l’incite à accepter cette expérience…
The Pod Generation
Royaume-Uni, 2023
De Sophie Barthes
Durée : 1h51
Sortie : 25/10/2023
Note :
BABY BLUES
Dans un futur proche, Rachel et son mari Alvy vivent agréablement grâce au confort que leur apporte la technologie. L’intelligence artificielle de leur maison ou de leur bureau prend presque les décisions à leur place, et rien ne vient faire tâche dans le décor chaleureux de leur quotidien. Ils ont tout pour être heureux ou presque : il leur manque un bébé. Ils n’ont d’ailleurs pas l’air de le vivre comme un manque mais il suffit qu’une collègue évoque à Rachel l’idée d’utiliser un œuf électronique en guise de mère porteuse pour que celle-ci se décide.
Cette mise en place est représentative des qualités mais hélas aussi des problèmes de The Pod Generation. La peinture de ce future proche est pleine d’idées et de détails qui le rendent facile et plutôt agréable à suivre, mais les rouages du scénario répondent à des impulsions arbitraires. L’imagination du film se retrouve davantage dans ses visuels (la psychiatre en forme d’oeil géant), plutôt que dans le conformisme de son scénario riche en dialogues explicatifs. Ainsi, il est difficile de savoir quel regard poser sur les protagonistes quand on a plusieurs trains d’avance sur la mauvaise décision qu’ils sont en train de prendre.
Il y a là en quelque sorte deux films en un : une comédie où les personnages essaient avec maladresse de dompter les nouvelles technologies, et une satire féroce de l’ultralibéralisme à la Black Mirror (ce n’est sans doute pas un hasard si le look de Jean-Marc Barr rappelle celui de Jeff Bezos). Entre ces deux pôles sympathiques, The Pod Generation fait du va-et-vient plutôt qu’il ne trouve l’équilibre idéal, et reste trop de temps sur cette hésitation. A force de ne pas trancher, même le point de vue moral du film s’empêtre dans une ambiguïté maladroite, faisant prononcer la phrase « Aucune femme n’est vraiment libre tant qu’elle n’a pas la liberté de ses organes reproducteurs » au personnage… le plus négatif.
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par Gregory Coutaut