Festival de Toronto | Critique : The Hotel

Les premiers jours du confinement de 2020 semblent durer une éternité pour un groupe de touristes pris au piège dans un hôtel thaïlandais. Dans ce confinement strict et à l’approche d’un événement inattendu, des émotions, des tensions et des secrets longtemps dissimulés remontent à la surface.

The Hotel
Chine, 2022
De Wang Xiaoshuai

Durée : 1h53

Sortie : –

Note :

MAISON VIDE

Avec The Hotel, présenté en première mondiale au Festival de Toronto, le réalisateur chinois Wang Xiaoshuai poursuit une trajectoire aussi imprévisible qu’inégale. Wang fut l’un des chefs de file des cinéastes chinois de la sixième génération au début des années 2000, avec des longs métrages tels que Beijing Bicycle (Grand Prix à la Berlinale en 2001) ou Shanghai Dreams (Prix du jury au Festival de Cannes en 2005). Si ses films continuent à avoir les honneurs des grands festivals, ceux-ci se font un peu moins remarquer et finissent parfois par flirter avec un confortable académisme (11 fleurs). Il faudra attendre So Long, My Son en 2019 pour voir le cinéaste faire véritablement son retour aux avant-postes. Cette ample fresque doublement primée à la Berlinale a été très largement saluée. Et maintenant, on va où ?

Nulle part, pourraient répondre les protagonistes de son nouveau long métrage. The Hotel se déroule pendant le confinement et les personnages ne peuvent pas quitter leur hôtel. Le long métrage surprend avec une apparence plus légère, une dimension plus sensuelle que ses films précédents. On aurait aimé être charmé par cette ronde de désir et de luxe, mais l’effet de surprise ne tient pas sur deux longues heures durant lesquelles le cinéaste, comme ses héros, tourne en rond. The Hotel, à nos yeux, manque de consistance. Lisse et superficiel, le film n’a même pas vraiment cette coquetterie qui lui permettrait d’être remarquable visuellement. C’est un ronronnement un peu fade, et une mauvaise surprise : comment passer de la réussite de So Long, My Son à un projet si peu ambitieux et si peu inspiré ?

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par Nicolas Bardot

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