Festival de Busan | Critique : The Absent Director

En une prise, le film suit les membres d’une jeune troupe de théâtre iranien pendant leurs répétitions secrètes de Macbeth dans la maison de leur metteur en scène à Téhéran. Pendant ce temps, celui-ci les dirige à distance, à Paris.

The Absent Director
Iran, 2021
De Arvand Dashtaray

Durée : 1h26

Sortie : –

Note :

THE ARTIST IS PRESENT

The Absent Director s’ouvre par une longue prise… qui se révélera être un unique plan séquence pendant un peu plus de 80 minutes. Le premier long métrage de l’Iranien Arvand Dashtaray, qui vient du théâtre, installe rapidement une illusion de réel. Nous assistons à la mise en place de répétitions d’une troupe de théâtre mais problème : le metteur en scène est absent et partage ses directives à distance. Cela pourrait être le reflet d’une situation assez commune en temps de Covid mais l’idée de The Absent Director a germé avant la pandémie.

Le film, néanmoins, laisse suffisamment de place pour diverses interprétations. On parlait d’illusion de réel mais l’action devant nos yeux, même s’il s’agit de répétitions dans un salon, se déroule comme sur une scène de théâtre. Le plan séquence est d’abord assez immersif et semble surtout au service de ses interprètes – un humble outil narratif plus qu’un tour de force pour rouler des mécaniques. C’est appréciable, et le casting est effectivement de qualité.

Mais ce qui apparaît comme vivant au début du long métrage finit peu à peu par peser. The Absent Director manque de respirations, et la machinerie se sent de plus en plus derrière le récit. Le film, néanmoins, ouvre des pistes intéressantes, qu’il s’agisse de ce metteur en scène initialement empêché et qui évoque le sort d’autres artistes en Iran (ou ailleurs) ou de sa peinture des rapports et structures de pouvoir inévitablement politique. Le résultat nous semble certes imparfait mais stimulant.

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par Nicolas Bardot

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