Festival de Rotterdam | Critique : Agate mousse

Une visite dans un centre de chirurgie esthétique et la découverte à la fois d’une grosseur sur un testicule et d’un abcès dans la bouche confrontent le cinéaste Selim Mourad à l’éphémère et au déclin.

Agate mousse
Liban, 2021
De Selim Mourad

Durée : 1h08

Sortie : –

Note :

J’AI PERDU MON CORPS

« La situation est très mauvaise, non ? » demande fébrilement Selim Mourad au soignant à ses côtés. Mourad est nu, observé à la loupe. Il y a quelque chose de tragicomique à voir ce beau garçon se demander s’il a besoin de fillers, de nouveaux cheveux, d’un lifting pour ses rides aux yeux. Mais il y a aussi une tension anxieuse dans Agate mousse, et lorsque l’on fait la longue liste des espèces désormais disparues, on se demande si l’on n’en fera pas bientôt partie.

Mourad est plusieurs fois en position fœtale lorsqu’il s’adresse à la caméra. Le film se situe au bon endroit entre l’impudeur et l’intimité et ouvre ce journal d’angoisses quant au déclin et à la mort. Le corps est politique dans Agate mousse. Au-delà du cas Mourad, le film au fil de ses rencontres s’interroge sur ceux qui restent, ceux qui se retirent en ermite, dans le monde en général mais dans ce Liban-là en particulier.

La narration néanmoins nous paraît parfois confuse. Si le film tire une respiration de ce récit fragmenté, celui-ci nous semble se disperser. Pourtant, ce mélange d’angoisse existentielle, de touches burlesques et d’expérience chamanique reste une indéniable curiosité.

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par Nicolas Bardot

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