15 rendez-vous à ne pas manquer au Festival de La Roche-sur-Yon 2020

La 11e édition du Festival de La Roche-sur-Yon débute ce lundi. Le Polyester a le plaisir et la fierté d’être partenaire de cette édition, la toute première avec Charlotte Serrand dans le rôle de la nouvelle directrice artistique. Le Festival sera à suivre toute la semaine sur nos pages. En attendant, voici nos conseils et coups de cœurs parmi la sélection.


Bait, Mark Jenkin
Les tensions sociales entre pêcheurs et touristes empoisonnent un village des Cornouailles. Enfin une première française pour ce stupéfiant film britannique qui a fait le tour des festivals l’an dernier ! Un envoûtant film noir de poche, tourné dans un style unique, comme s’il était filmé avec la plus vieille caméra du monde. Du même auteur, le festival montrera également Hard, Cracked the Wind, un émouvant court fantastique.


City Hall, Frederick Wiseman
Dans la rue comme dans les bureaux des élus, comment le travail de la démocratie se construit-il concrètement au quotidien ? Nouveau documentaire-fleuve du maître Frederick Wiseman, City Hall plonge pendant 4h30 dans les coulisses de l’équipe du maire démocrate de Boston, et brosse le portrait galvanisant d’une communauté aux manches retroussées.


• Courts métrages de la section Nouvelles Vagues
Une comédie musicale dans un trou noir, une femme suédoise qui est le sosie de Trump, une créature cheval androgyne et magique… La section Nouvelles Vagues propose cette année encore une sélection de courts à la fois pointue et excitante. Un cocktail éclectique et imprévisible qui donne l’occasion de retrouver notamment le vidéaste David O’Reilly, à qui le festival avait consacré un hommage il y a quatre ans, avec une étonnante réponse à la crise du Covid-19.


First Cow, Kelly Reichardt
Pendant la ruée vers l’or, deux hommes sensibles et solitaires se lient d’amitié. Fidèle du festival (elle en était l’invitée d’honneur en 2013), Kelly Reichardt déjoue ici avec une délicate bienveillance et une pureté bouleversante les clichés virils du western. Un chef d’œuvre qui est toujours sans date de sortie en France.


Genus Pan, Lav Diaz
Partis chercher un trésor légendaire sur une île perdue, trois voleurs se perdent dans la jungle et sombrent dans la folie. Ne vous fiez pas à son format presque court pour du Lav Diaz (2h37 seulement), l’ambitieuse fresque Genus Pan est un nouveau sommet de l’œuvre du cinéaste philippin. Une élégie d’une inoubliable beauté.


Gunda, Victor Kossakovsky
L’une des plus stupéfiantes révélations de la dernière Berlinale : un documentaire muet et noir et blanc sur la journée d’une truie et de ses adorables petits dans une ferme d’élevage. A la fois irrésistible et brut, d’une grande simplicité, cette observation de la condition et la dignité animales est une fascinante expérience de cinéma. Ne ratez pas cette pépite qui n’a toujours pas de date de sortie en France.


Happy Old Year, Nawapol Thamrongrattanarit
Influencée par la méthode de rangement de Marie Kondō, Jean décide de jeter tout ce qui traine chez elle. La redécouverte d’objets qui appartenaient à son ex réveille en elle des sentiments non-résolus. Un film à la fois câlin et amer, qui sous des airs minimalistes dévoile une tendresse gigantesque. Encore un chef d’œuvre discret par Thamrongrattanarit, décidément le meilleur des cinéastes asiatiques méconnus.


I Carry You With Me, Heidi Ewing
Jeune père de famille, Iván rêve de devenir chef dans un restaurant de Mexico. mais son coup de foudre pour Gerardo le contraint à changer ses plans. Ils décident de passer la frontière ensemble pour faire carrière aux États-Unis. Tournée avec une approche quasi-documentaire, cette première fiction de la réalisatrice de Jesus Camp est auréolé d’un buzz très chaleureux depuis sa projection à Sundance.


Irmã, Luciana Mazeto & Vinícius Lopes
Alors q’un astéroïde menace de s’écraser sur terre, deux jeunes sœurs grandissent, profitent de leurs vacances et cherchent leur place dans le monde. Venu du Brésil, Irmã est un étonnant récit d’apprentissage qui jongle avec délicatesse et émerveillement avec les échelles, jusqu’au cosmos. L’une des découvertes les plus attachantes de la dernière Berlinale.


Louxor, Zeina Durra
Fuyant un dur travail humanitaire, Hana (la toujours brillante Andrea Riseborough) revient se ressourcer dans la ville historique de Louxor. Perdue dans ses souvenirs, elle y croise Sultan, un archéologue avec qui elle avait eu une liaison autrefois. Très bien accueillie à Sundance, cette romance délicate interroge les rapports intimes entre passé et avenir.


Mandibules, Quentin Dupieux
Deux amis simples d’esprit trouvent une mouche géante dans le coffre d’une voiture. Ils décident de la dresser pour gagner de l’argent. Deux ans après son mémorable atelier, Quentin Dupieux propose au Festival cette nouvelle fantaisie imprévisible, présentée à la dernière Mostra de Venise.


El Prófugo, Natalia Meta
Une doubleuse de film X développe un trouble du sommeil et perd pied avec la réalité. Les personnes qui peuplent ses rêves et ses fantasmes (dont Nahuel Pérez Biscayart) veulent-elles prendre possession de son corps ? Un appel féministe à la liberté en forme de thriller ludique et troublant, qui se regarde les yeux grand ouverts. L’un de nos coups de cœur de la dernière Berlinale.


The Souvenir + rétrospective Joanna Hogg
Pour quelle mystérieuse raison aucun film de la brillante cinéaste britannique Joanna Hogg n’a jusqu’ici été distribué en France ? L’injustice est réparée avec la projection en avant-première du merveilleux The Souvenir, une éducation sentimentale mélancolique où Honor Swinton-Byrne, fille de Tilda Swinton, joue face à sa propre mère, et avec cette rétrospective inédite de ses précédents films – on vous les recommande tous !


The World to Come, Mona Fastvold
États-Unis, XIXe siècle. Deux couples luttent contre l’isolement dans un paysage splendide mais éprouvant. Une histoire d’amour sensuelle et renversante va alors naître en secret. Encore auréolé de son buzz de la dernière Mostra, ce film très attendu réunit Vanessa Kirby et Katherine Waterston.


• Rétrospective Sally Potter
Cette rétrospective inédite dédiée à la cinéaste-chorégraphe britannique sera bien sûr l’occasion de revoir le monument queer Orlando avec Tilda Swinton, mais aussi de (re)découvrir ses premières œuvres. Des films entre théorie et onirisme, aux styles et formats plus expérimentaux, et au féminisme subversif (Thriller, Gold Diggers…).

Dossier réalisé par Gregory Coutaut le 11 octobre 2020.

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