Les Suisses Consuelo Frauenfelder et Stefan Lauper figurent dans la compétition Nouvelles Vagues du Festival de La Roche-sur-Yon avec leur beau court métrage A la piscine. C’est une fiction, selon leurs propres mots, « en forme de rêve », qui fait surgir l’étrange au bord d’une piscine. La jeune Claire s’ennuie, et est intriguée par les images captées par son iPhone… Les deux cinéastes nous en disent davantage sur leur film.
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Quel a été le point de départ de A la piscine ?
Nous avions en tête le film de Francis Ford Coppola Conversation secrète, qui nous fascine par sa mise en scène et où le rapport des images au son (effets de distorsion audio) crée une tension. Nous nous sommes cependant très vite détournés du film d’espionnage, car nous avions le désir de filmer la rencontre entre Luna Picoli-Truffaut, Lola Giouse, actrices avec lesquelles nous avons tourné la plupart de nos court métrages, et la toute jeune Claire Vallet, que nous venions de découvrir. Nous avions également été marqué par le film A Smell Of Us de Larry Clark et ses merveilleuses peintures animées, où l’image numérique se décompose en formes abstraites.
En quoi le choix de ce lieu (la piscine) importait-il dans ce que vous vouliez raconter ?
La piscine (de Carouge, à Genève) fait aussi partie de nos sources d’inspiration. C’est un lieu populaire, avec un charme désuet, qui date des années 1970 et que nous fréquentons régulièrement. Nous avions envie de décrire l’atmosphère qui y règne, à travers une fiction en forme de rêve. C’est aussi un espace clos, où les conversations se mêlent.
Comment le travail sur le son participe-t-il à l’atmosphère fantastique du film ?
Le spectateur est d’emblée projeté dans la vision subjective de l’adolescente, à travers le son. Nous voulions que le son soit le moteur de l’intrigue ; c’est par le son que surgissent l’étrangeté et le fantasme.
Quels sont vos réalisateurs favoris et/ou ceux qui vous inspirent ?
Jane Campion, Léos Carax, John Carpenter, Brian De Palma, Nora Ephron, Alfred Hitchcock, Hong Sang-soo, Steven Spielberg, Eric Rohmer
Quelle est la dernière fois où vous avez eu le sentiment de voir quelque chose de neuf, de découvrir un nouveau talent ?
Technoboss, le film de João Nicolau, aussi fou qu’étrange et brillant dans ses idées de mise en scène.
Entretien réalisé par Nicolas Bardot le 16 octobre 2019. Un grand merci à Gloria Zerbinati. Crédit portrait : Marco Abram.
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