A voir en ligne | Critique : Chanson triste

Pendant un an, Elodie Fonnard, chanteuse baroque et parisienne, a accueilli chez elle et pris soin d’Ahmad, jeune Afghan réfugié en France pour sauver sa vie.

Chanson triste
France, 2019
De Louise Narboni

Durée : 1h06

Sortie : –

Note :

SONG TO SONG

C’est une chanson triste qu’entonne le long métrage réalisé par Louise Narboni. La « chanson triste » du titre fait référence à Henri Duparc, mais ce sont divers chants tristes qui peuplent ce très singulier film. Il s’ouvre pourtant avec une vraie chaleur humaine, alors qu’une Parisienne accueille chez elle et pour un an un réfugié afghan. Élodie est chanteuse, Ahmad est poète. Ils semblaient faits pour se rencontrer comme dans la plus écrite des fictions mais le film de Louise Narboni laisse un espace flou entre le documentaire et la recréation.

Cette absence de frontière peut parfois ressembler à une maladresse et pourtant l’intérêt du film et de sa démarche sont là. Qu’est-ce qui finit par apparaître lorsque les moments sont rejoués ? Comment Ahmad parvient à mettre la violence à distance ? Quelle place laissée à l’autocritique pour Élodie ? Chanson triste propose un mélange de pudeur et d’impudeur assez inédit.

Et les musiques, donc, s’y mélangent, de Mozart aux chansons pachtounes. Le ton bienveillant a une certaine naïveté, une certaine candeur. Mais n’élude pas la dureté tragique du destin d’Ahmad, ni l’amertume qui nait des limites du soutien d’Élodie. L’artifice est sincère dans Chanson triste, et finit par toucher à ce que ces expériences ont de plus authentique, portant sur son héros un regard qu’on trouve assez rarement ailleurs.


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par Nicolas Bardot

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