Les films à ne pas manquer en juin

Quels sont les films à ne pas manquer en juin ? Le Polyester vous propose sa sélection de longs métrages à découvrir en salles.



• Habibi, chanson pour mes ami.e.s, Florent Gouëlou (à partir du 2 juin)
L’histoire : Chaque mois, les artistes des Soirées Habibi performent pour des soirées drag sur le thème du cinéma à la Flèche d’or, une salle de spectacle associative et militante du 20è à Paris. Le cabaret drag y cohabite avec les activités solidaires (cantine à prix libre, maraudes, permanence juridique). Des répétitions collectives jusqu’aux représentations en public, Habibi, Chanson pour mes ami.e.s entre dans l’intimité de la fabrication d’un show, et fait le portrait de cinq artistes et d’un lieu solidaire.
Pourquoi il faut le voir : A l’image de son long métrage de fiction Trois nuits par semaine, Florent Gouëlou compose le chaleureux et généreux portrait d’une communauté avec ce documentaire relatant la préparation d’un drag show. Par touches subtiles, le long métrage rappelle l’essence politique du drag, sur scène jusqu’à la manière dont il s’inscrit dans notre société. Retrouvez les dates de projection dans toute la France lors de ce Mois des Fiertés.



• Cloud, Kiyoshi Kurosawa (4 juin)
L’histoire : Ryosuke plaque tout pour vivre de la revente en ligne. Mais bientôt, certains clients menaçants resserrent l’étau autour de lui sans qu’il en comprenne les raisons. Son rêve d’indépendance vole en éclats. Dans un Japon hyperconnecté, fuir est impossible. Surtout quand on ignore les règles du jeu.
Pourquoi il faut le voir : Après son brillant moyen métrage d’horreur Chime actuellement en salles, Kiyoshi Kurosawa est à nouveau à l’honneur, cette fois avec un thriller. Sa manière de styliser la lumière fait une fois de plus merveille dans ce faux western, où la mise en scène offre suffisamment de ruptures stylistiques pour amener le récit policier vers de chatoyantes hauteurs.



• Sauve qui peut, Alexe Poukine (4 juin)
L’histoire : À l’hôpital, soignants et soignantes interrogent leur pratique lors d’ateliers de simulation avec des comédiens. Pour annoncer un cancer ou accompagner ses proches, l’empathie avec le patient se travaille. Mais l’idéal relationnel prôné en formation est-il applicable dans un système hospitalier de plus en plus à bout de force ? Peu à peu, la simulation devient un exutoire aux malaises qui rongent l’institution…
Pourquoi il faut le voir : A travers cet étonnant dispositif, la réalisatrice française signe un documentaire qui parle autant de la souffrance du milieu hospitalier, lui-même maltraité par les pouvoirs publics, que de la vertu thérapeutique du jeu de rôle. Qu’elle soit inventée ou artificielle, la parole est ici le premier des médicaments.



• Le Rendez-vous de l’été, Valentine Cadic (11 juin)
L’histoire : Au cœur des Jeux olympiques de Paris 2024. Blandine, 30 ans, est venue de Normandie pour assister aux compétitions de natation et retrouver une demi- sœur perdue de vue depuis 10 ans. Habituée au calme et à la solitude, Blandine découvre une ville bouillonnante dont elle n’a pas les codes. Au fil des jours, la jeune femme fait des rencontres, se perd, hésite, tente de (re)tisser des liens et de naviguer au cœur d’un Paris enfiévré par cet événement hors normes…
Pourquoi il faut le voir : Entre Éric Rohmer et Jacques Rozier, Le Rendez-vous de l’été évoque toute une famille tendre du cinéma français. Valentine Cadic superpose rire et tristesse avec un talent prometteur dans l’une des révélations de la dernière Berlinale. Cette héroïne unique en son genre crée une imprévisibilité qui offre un relief inattendu au long métrage.



• A New Old Play, Qiu Jiongjiong (11 juin) 
L’histoire : Grand acteur-clown de l’opéra du Sichuan, Qiu Fu n’est plus. L’artiste quitte à contrecœur la vie terrestre pour le monde souterrain, où il est accueilli par Tête de Bœuf et Visage de Cheval, les deux gardiens du lieu. Alors qu’il revit une dernière fois ses souvenirs avant d’entrer dans l’Au-delà, cinquante années d’art, de lutte et d’amour défilent sur fond d’histoire tumultueuse de la Chine du XXe siècle…
Pourquoi il faut le voir : Film-fleuve de 3 heures, A New Old Play, primé au Festival de Locarno, est une œuvre d’une remarquable inventivité formelle. Le Chinois Qiu Jiongjiong apporte sa sensibilité de peintre dans cette majestueuse fresque et signe une surprenant voyage esthétique, à la fois ambitieux, moderne et généreux.



• Peacock, Bernhard Wenger (18 juin)
L’histoire : Besoin d’un petit ami cultivé pour impressionner votre entourage ? D’un fils parfait pour forcer l’admiration de vos clients ? D’un répétiteur pour vous préparer à une dispute conjugale ? Louez Matthias, un maître dans sa profession, excellant chaque jour à se faire passer pour une personne différente ! Mais quand Matthias doit être lui-même, le véritable défi commence…
Pourquoi il faut le voir : Premier long métrage de l’Autrichien Bernhard Wenger, Peacock est une comédie qui happe rapidement par ses qualités esthétiques. Primée à la Mostra de Venise, cette parabole sur l’irresponsabilité sociale produite par Nikolaus Geyrhalter possède un charme efficace et indéniable.



• Save Our Souls, Jean-Baptiste Bonnet (20 juin)
L’histoire : La Méditerranée est un désert mortel pour celles et ceux qui veulent atteindre les côtes européennes. Au large des côtes libyennes, l’équipage de l’Ocean Viking veille, à la recherche d’embarcations en détresse. Après un sauvetage à hauts risques, naufragés et sauveteurs vivent ensemble sur le bateau, dans l’attente d’un port d’accueil. Ce temps à bord est le premier refuge des rescapés. Avec les sauveteurs, se tisse une relation faite d’écoute, de soin et de présence.
Pourquoi il faut le voir : Remarqué l’an passé au Festival Visions du Réel, Save Our Souls est un documentaire qui suit minutieusement chaque étape d’une mission de sauvetage de réfugié.es en Méditerranée. Jean-Baptiste Bonnet signe un film poignant qui, au cœur d’une tragédie, examine sans naïveté ce qui peut rester d’humanité. Save Our Souls sera visible à l’occasion de la Journée mondiale des réfugié.es en projection unique suivie d’un débat le 20 juin. (critique à venir)



• Reflet Dans Un Diamant Mort, Hélène Cattet & Bruno Forzani (25 juin)
L’histoire : Suite à la disparition soudaine de sa voisine de chambre, un ancien agent secret, reclus dans un palace de la Côte d’Azur, s’imagine que ses ennemis jurés refont surface. Surtout la redoutable Serpentik, qu’il n’a jamais réussi à démasquer. Oscillant entre présent et passé, il remonte le film de sa vie, au risque de découvrir qu’il n’y tenait pas forcément le meilleur rôle. Et que les diamants sont loin d’être éternels…
Pourquoi il faut le voir : Dévoilé en compétition à la Berlinale, Reflet dans un diamant mort est un étourdissant film-puzzle. L’inimitable duo belge réalise un exaltant long métrage qui rend autant hommage à ce qui se trouve sur un écran de cinéma qu’à ce qui en sort : le sentiment unique, hyperbolique et mélancolique de la cinéphilie.



• Stranger Eyes, Siew Hua Yeo (25 juin)
L’histoire : Un jeune couple à la recherche de leur petite fille disparue découvre des enregistrements vidéo de leurs moments les plus intimes pris par un mystérieux voyeur, les conduisant à enquêter pour révéler la vérité derrière ces images – et sur eux-mêmes.
Pourquoi il faut le voir : En compétition à la dernière Mostra de Venise, Stranger Eyes est un faux polar où la tension ne vient pas tant du suspens que de l’inexpliqué. Le Singapourien Yeo Siew Hua (révélé avec Les Étendues imaginaires) met en scène son mystère de manière séduisante et délivre un récit qui se déploie de manière stimulante et inattendue.



• Sous hypnose, Ernst De Geer (25 juin)
L’histoire : André et Vera, jeune couple d’entrepreneurs, ont l’occasion de présenter leur application de santé féminine lors d’un prestigieux concours de pitchs devant des d’investisseurs. Avant de s’y rendre, Vera a rendez-vous pour une séance d’hypnose thérapeutique, afin d’arrêter de fumer. À partir de ce moment, rien ne va se dérouler comme prévu.
Pourquoi il faut le voir : Très remarqué lors de sa longue carrière en festivals, Sous hypnose est une comédie dramatique qui explore les dynamiques de couple et questionne les conventions sociales. Ce premier film traversé par un habile sens de l’absurde peut également s’appuyer sur des performances de qualité, notamment par Asta Kamma August (vue récemment dans Kalak).


Nicolas Bardot

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