Festival National du Film d’Animation 2025 : nos 10 courts métrages favoris

Le Festival National du Film d’Animation s’est achevé ce weekend à Rennes et était à suivre sur Le Polyester. Une large sélection de courts métrages était à l’honneur. Outre des courts que nous avons aimés et dont nous vous avons déjà parlé (comme Soleil gris de Camille Monnier ou Papillon de Florence Miailhe), voici 10 courts métrages qui ont retenu notre attention lors de cette édition.



• Acrobats, Eloïse Alluyn, Hugo Danet, Anna Despinoy, Antonin Guerci, Alexandre Marzin, Shali Reddy
L’histoire : Une fille rentre chez elle, dans son oppressant foyer, et vomit des acrobates devant sa famille.
Pourquoi on l’aime : Réalisé en 2D numérique, ce court métrage étudiant mêle ligne claire et chaos pour dépeindre le tourbillon sentimental de son héroïne. Acrobats parle de ce qui est émotionnellement contenu, et de ce qui finalement est libéré en un feu d’artifice de couleurs. Les jeunes cinéastes signent un film généreux et imprévisible, au plus près de la jeune protagoniste qui vit les larmes aux yeux.



• Antheor, Patrice Joseph Blanc
L’histoire : Une jeune femme revient en des lieux qu’occupent les ombres du passé. Poussée par des vents tempétueux, elle entame un voyage cathartique qui la ramènera à l’origine.
Pourquoi on l’aime : Une maison entourée par la nature, mais surtout par un profond mystère. Patrice Joseph Blanc met en scène un secret et suggère un passé traumatique dans ce film élégant et étrangement lumineux. Conçu en 3D, Antheor se distingue notamment par son décor expressif, utilisé comme un catalyseur narratif, hanté et poétique.



• Bonjour l’été, Martin Smatana & Veronika Zacharová
L’histoire : La mer, le soleil, les plages et les vacances en famille. Et si l’hôtel n’était pas aussi extraordinaire que promis, votre chambre avait une vue un peu laide, le dîner était étonnamment exotique et vos bagages faisaient voyage à part ?
Pourquoi on l’aime : Réalisé par des cinéastes originaires respectivement de Slovaquie et de Tchéquie, Bonjour l’été est une fantaisie extrêmement colorée et une bulle loufoque menée tambour battant. Ce joyeux court métrage mêle de manière inventive et ludique animation en 2D et utilisation étonnante d’objets divers et variés.



• Craque ganache, Étienne Bonnet
L’histoire : La fin de ma croissance a été marquée par un curieux besoin orthodontique : une opération d’avancement de la mâchoire. Voyage en images et en bruitages dans le plus gore de mes souvenirs d’enfant.
Pourquoi on l’aime : Sélectionné dans la catégorie « films faits maison », Craque ganache est un témoignage à la fois authentique et décalé sur les mésaventures médicales de son auteur. Le trait charmant et épuré met en valeur l’humour du texte dans ce film qui a reçu le Prix Maison du film pour un court métrage autoproduit.



• Filante, Marion Jamault
L’histoire : Chaque nuit, Paulette observe la même étoile filante dans le ciel. Elle lui adresse son vœu le plus cher : retrouver son rat domestique mystérieusement disparu. Les jours passent mais l’animal ne revient pas. Paulette veut comprendre ce qui cloche avec son étoile.
Pourquoi on l’aime : Marion Jamault (lire notre entretien) signe un conte merveilleux au charme irrésistible, aux couleurs ravissantes et au riche imaginaire. Réalisé en papier découpé, Filante déploie tout un univers chatoyant, accessible aux plus jeunes mais dont le pouvoir magique peut également toucher un large public.



• The One Who Knows, Eglė Davidavičė
L’histoire : Ula, une adolescente angoissée, est entraînée dans une aventure inattendue durant son entraînement de natation. Elle va grandir et apprendre à voir son corps d’un œil nouveau.
Pourquoi on l’aime : La Lituanienne Eglė Davidavičė dépeint avec une épure émouvante le rapport contrarié d’une adolescente à son propre corps. La réalisatrice met en scène avec finesse comment le sentiment de honte se dissipe au sein d’une chaleureuse communauté de femmes. The One Who Knows est un film d’une douceur bienveillante, avec une utilisation remarquable et sensorielle du son et des couleurs.



• Playing God, Matteo Burani
L’histoire : Une sculpture d’argile prend vie dans l’obscurité d’un atelier, entouré par d’étranges créatures….
Pourquoi on l’aime : Dévoilé lors de la dernière Mostra de Venise, Playing God de l’Italien Matteo Burani (lire notre entretien) est un film hanté où le saisissant travail sur la matière évoque le body horror. Réalisé en stop-motion, Playing God brille également par son utilisation des échelles qui fait naître une magnétique étrangeté.



• Quai Sisowath, Stéphanie Lansaque & François Leroy
L’histoire : Phnom Penh. Nakry et Sothear se retrouvent sur le quai Sisowath pour leur premier rendez-vous amoureux. À la nuit tombée, l’idylle tourne au cauchemar quand la jeune fille se métamorphose en une étrange créature…
Pourquoi on l’aime : Stéphanie Lansaque & François Leroy signent un conte horrifique inspiré du folklore cambodgien. En compétition tout récemment à Clermont-Ferrand, Quai Sisowath fait preuve d’une grisante ambition esthétique et d’une grande personnalité visuelle, avec un soin remarquable apporté à la lumière, aux couleurs et aux transparences.



• Shadows, Rand Beiruty
L’histoire : L’histoire vraie d’Ahlam, adolescente mère ayant fui l’Irak, portée par un désir de liberté. La narratrice raconte ses souvenirs, dans un voyage métaphorique au cœur d’un aéroport, où se mêlent rêves et fantômes du passé.
Pourquoi on l’aime : « Ce sera imaginaire et beau à la fois » prévient une voix-off. De fait, Shadows met en scène un témoignage documentaire que la réalisatrice jordanienne Rand Beiruty aborde en une explosion de couleurs. Les transparences sensibles et les silhouettes vibrantes apportent une élégance particulière à cette belle découverte.



• Tonada de l’hirondelle, Daniela Godel
L’histoire : Plongée dans une forêt sombre, Arianna commence à entendre une mélodie.
Pourquoi on l’aime : A partir d’éléments d’abord épurés et minimalistes, Daniela Godel déploie d’une manière de plus en plus ample un rapport ultra-sensible à la nature. En 4 petites minutes, Tonada de l’hirondelle compose un récit queer dont la progression poétique et musicale ensorcelle. Une perle intimiste, qui met en scène un monde secret avec ambition.

Nicolas Bardot

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