Peintre et cinéaste, la Chinoise Gao Yuan a été l’une des découvertes de l’année avec son court métrage d’animation Cloud of the Unknown. Dévoilé cet été dans le cadre de la compétition courts métrages du Festival de Locarno, Cloud of the Unknown est une mystérieuse rêverie et un étrange livre d’images où le surréel est accueilli de manière tout à fait naturelle. Gao Yuan est notre invitée de ce Lundi Découverte.
Quel a été le point de départ de Cloud of the Unknown ?
L’incertitude de l’existence.
Comment et pourquoi avez-vous choisi cette technique d’animation en particulier pour votre film ?
Alors que la peinture est la forme d’art la plus ancienne et en quelque sorte la plus classique, le cinéma est considéré comme le médium le plus polyvalent en termes de narration. Les arts de l’animation rassemblent la peinture et le cinéma, mais ce n’est pas seulement qu’ils s’ajoutent, c’est plutôt qu’il se combinent, et que leurs effets se multiplient.
Quand je fais de l’animation, j’ai besoin d’abord de peindre ces images statiques, de les retravailler en les observant minutieusement, puis d’installer ces images dans un flux temporel. Ainsi, ces images statiques deviennent fugaces. C’est un luxe et c’est fou en même temps. Pour moi, l’animation est vraiment la meilleure façon de présenter à quel point le monde peut être riche. Et je crois que le meilleur cadeau que nous puissions obtenir de ce monde est sa richesse.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur votre projet de long métrage dont Cloud of the Unknown est la première étape ?
Dans Cloud of the Unknown, l’héroïne est traitée de façon spéciale ; elle est si différente des autres qu’elle doit se cacher tout le temps et toujours rester loin des gens. Il y a plusieurs mondes parallèles qui coexistent dans cette histoire, et les techniques pour les présenter sont différentes. J’espère révéler un univers aussi riche que possible. Bien qu’il puisse n’être qu’une simple illusion, sa richesse seule mérite que les gens s’épanouissent dans cet univers, s’explorent et s’aiment. C’est la première fois que j’ai écrit mon propre script, et je l’ai réécrit quatre ou cinq fois.
La réalisation de ce long métrage d’animation est encore plus compliquée, et nécessite beaucoup de travail. De plus, les films traitant de romance homosexuelle ne sont pas autorisés à être projetés en Chine, il est donc difficile de trouver une production et un soutien financier dans le pays. Je travaille toujours sur la résolution de ce problème.
Quels sont vos cinéastes favoris et/ou ceux qui vous inspirent ?
Tous les grands réalisateurs japonais d’animation ont quelque chose à m’apprendre. Je regarde beaucoup plus de films européens qu’américains. En ce qui concerne les films en mandarin, je ne regarde pratiquement que du cinéma taïwanais.
Quelle est la dernière fois où vous avez eu le sentiment de découvrir un nouveau talent, quelque chose d’inédit à l’écran ?
La série animée japonaise ID:INVADED.
Entretien réalisé par Nicolas Bardot le 18 novembre 2020.
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