Entretien avec Aizhan Kassymbek

A l’honneur il y a quelques jours au Festival Black Movie de Genève, Fire est le premier long métrage de la Kazakhstanaise Aizhan Kassymbek. Ce film attachant, qui a fait sa première mondiale à Busan, raconte le rude quotidien d’une famille en mêlant les genres de manière surprenante. Aizhan Kassymbek est notre invitée de ce Lundi Découverte.


Quel a été le point de départ de Fire ?

L’idée de Fire est née en 2018. Au début, c’était l’histoire d’un père célibataire qui vit seul avec ses enfants. Un jour, il découvre que sa fille adolescente est enceinte. Plus tard, nous avons ajouté des personnages, nous avons approfondi son parcours et son travail. J’ai également décidé de rendre l’histoire moins dramatique.

Fire traite de thématiques assez sombre tout en utilisant des couleurs vives. Pouvez-vous nous en dire davantage sur ce choix ?

Savoir quel forme emprunter était un grand dilemme. Comme je l’ai déjà dit, j’ai décidé d’utiliser des éléments moins dramatiques, pour éviter les spéculations. Oui, l’histoire n’est pas facile, et pour moi, ç’aurait plus évident de montrer cette histoire d’une manière dramatique et sombre : en utilisant de longs plans, des couleurs sombres et des sentiments de désespoir. Mais j’ai décidé de choisir un traitement moins facile. De faire quelques expériences avec la forme. Tout est un peu au-dessus du réel. Les couleurs, les vêtements, les acteurs – une sorte d’absurdité. Et au final cette forme est plus généreuse envers le public. Les gens peuvent mieux comprendre l’histoire et les problèmes.

Fire peut passer du drame à la comédie, du thriller au film musical. Comment avez-vous approché ce mélange de genres ?

Là aussi c’était une expérimentation. Le grotesque, l’absurde, la comédie et le drame, on a tout mélangé. C’était également un moyen de dédramatiser un peu le récit, tout en conservant ses problématiques profondes sous cette surface.

Qui sont vos cinéastes de prédilection et/ou qui vous inspirent ?

Ma liste est longue et ils sont différents. Pour ce film, j’ai été inspirée par le réalisateur géorgien Gueorgui Danielia et le Finlandais Aki Kaurismaki. J’adore comment ces réalisateurs jouent aisément avec l’ironie et la mise en scène.

Entretien réalisé par Nicolas Bardot le 14 décembre 2021. Un grand merci à Diana Ashimova.

| Suivez Le Polyester sur Twitter, Facebook et Instagram ! |

Partagez cet article