Dossier 2022 : les 12 meilleurs courts métrages de l’année

Suite de notre bilan de l’année ciné 2022 avec un focus spécial sur les meilleurs courts métrages de l’année. Nous parlons beaucoup de courts tout au long de l’année sur Le Polyester et de nombreux autres films auraient pu figurer dans ce best-of. Voici nos 12 coups de cœur finalistes !


A Short Story | Bi Gan (Chine)
L’histoire : Il était une fois un étrange chat noir vêtu d’un long manteau, sans ami, sans maison et sans but dans la vie. Un jour, une rencontre avec un épouvantail entraîne le chat noir dans une quête mystérieuse…
Pourquoi on l’aime : L’un des meilleurs films de l’année (qui concourait d’ailleurs pour la Palme d’or du court métrage) est une commande… d’une marque de nourriture pour chat. Bi Gan met sa virtuosité formelle au service d’un conte joueur et rêveur sous l’influence ludique d’Alice aux pays des merveilles. A Short Story est à découvrir sur Mubi dès le 21 décembre.


Answering the Sun | Rainer Kohlberger (Autriche)
L’histoire : Une expérience physique sur les couleurs, les sons et la persistance rétinienne.
Pourquoi on l’aime : Composé uniquement de nappes de couleurs et de pulsations hypnotisantes, ce moyen métrage abstrait découvert à Rotterdam est un trip immersif comme nul autre. Une expérience sensorielle hors-normes qui finit même par déborder de l’écran.


Aribada | Simon(e) Jaikiriuma Paetau & Natalia Escobar (Colombie)
L’histoire : Au milieu de la région du café colombien, Aribada, le monstre ressuscité, rencontre Las Traviesas, un groupe de femmes trans indigènes issues des tribus Emberá.
Pourquoi on l’aime : Aribada était l’un des bijoux de la dernière Quinzaine des Réalisateurs. Cette merveille à la fois magique et politique, mi-fiction mi-documentaire, est remplie de fulgurances visuelles ; c’est très certainement l’un des films qui nous a emmenés le plus loin cette année.


Further and Further Away | Polen Ly (Cambodge)
L’histoire : Un frère et une sœur passent leur dernier jour dans un petit village du nord-est du Cambodge avant de rejoindre la ville. Ils vivent chacun cette situation de manière différente…
Pourquoi on l’aime : Dans ce film co-produit par Davy Chou, le Cambodgien Polen Ly pose un regard d’une délicatesse absolue sur les liens familiaux, le deuil et les adieux, le passé et le futur. Une merveille épurée, poétique et d’une profonde humanité, en compétition à la Berlinale.


Histoire pour 2 trompettes | Amandine Meyer (France)
L’histoire : Histoire pour 2 trompettes est un récit initiatique et intime dans lequel l’autrice livre, sous forme de conte, les étapes clés de sa construction de femme et artiste.
Pourquoi on l’aime : La Française Amandine Meyer signe un véritable bijou avec ce film profondément émouvant, mélancolique et poétique, découvert à la Berlinale. Visuellement superbe, Histoire pour 2 trompettes est traversé par un charme magique durant ses cinq minutes suspendues.


House of Existence | Joung Yumi (Corée du Sud)
L’histoire : Une maison s’effondre. Tandis que les murs s’écroulent un à un, son intérieur est peu à peu révélé.
Pourquoi on l’aime : Passée par Cannes et sélectionnée pour la troisième fois cette année à la Berlinale, la Coréenne Joung Yumi signe un film aussi minimaliste que vertigineux où une maison délicatement crayonnée est regardée comme un fragile espace mental.


Jibaro | Alberto Mielgo (Etats-Unis)
L’histoire : Une danse macabre entre un chevalier sourd et une sirène. Un amour maudit fait de sang, de mort et de trésors.
Pourquoi on l’aime : L’excellent Festival de La Roche-sur-Yon fut l’occasion de (re)découvrir sur grand écran l’un des chocs esthétiques de l’année, sinon visible uniquement sur Netflix. Un récit archétypal de conte, remixé en un mélange galvanisant situé à la croisée des arts : animation, danse, art vidéo et cinématique de jeu vidéo.


Maria Schneider, 1983 | Elisabeth Subrin (France)
L’histoire : En 1983, Maria Schneider donne une interview pour l’émission de télévision Cinéma Cinémas. La conversation prend une tournure inattendue lorsque l’actrice conteste les pratiques de l’industrie cinématographique et qu’on lui demande de parler du film controversé Le Dernier Tango à Paris.
Pourquoi on l’aime : Trois actrices (Manal Issa, Aïssa Maïga et Isabel Sandoval) interprètent Maria Schneider à tour de rôle dans ce court qui est à la fois expérimental et émouvant. Subrin utilise un dispositif qui traite avec finesse de luttes d’hier, d’aujourd’hui, et de leur transversalité. L’un des sommets du dernier Festival de Cannes, sélectionné à la Quinzaine.


Marigold | Abhinav Dubey (Inde)
L’histoire : Geeta ment à son mari et va retrouver Shashi en cachette. Les deux femmes n’ont que jusqu’au coucher du soleil pour partager un moment d’intimité et de désir.
Pourquoi on l’aime : Avec un sens remarquable du cadrage, du rythme et de la lumière, cette miniature parvient à retranscrire avec une grande douceur la chaleur et l’amertume d’un amour impossible. Une composition poignante dévouverte au Festival du cinéma indien de Melbourne.


The Spiral | María Silvia Esteve (Argentine)
L’histoire : Un audio WhatsApp commence, et avec lui, une spirale descendante se débobine. La voix d’une femme sombrant dans une crise d’angoisse, tisse précipitamment un labyrinthe complexe de peurs et d’émotions.
Pourquoi on l’aime : Dans ce court métrage, la cinéaste nous invite à entrer dans une spirale hypnotique, un labyrinthe de crise d’angoisse en forme d’hallucination psychédélique. Cette odyssée intime est une expérience sans pareille, sélectionnée à la Quinzaine des Réalisteurs.


Staging Death | Jan Soldat (Autriche)
L’histoire : Udo Kier a joué dans plus de 170 longs métrages, 120 épisodes de séries et 50 courts métrages. Plus de 70 fois, Udo Kier a essayé de donner une expression à l’agonie et à la mort. Dans Staging Death, ces représentations de la mort se fondent dans ce montage.
Pourquoi on l’aime : Cette pépite découverte à la Quinzaine des Réalisateurs est-elle un essai expérimental ? Un documentaire sur le cinéma ? Un hommage fétichiste ? Un slapstick, ou au contraire le drame absurde d’un homme qui n’arrive pas à mourir ? Probablement un peu de tout cela à la fois et le résultat est l’un des ovnis les plus excitants de l’année.


Starfuckers | Antonio Marziale (Etats-Unis)
L’histoire : Une soirée intime entre un réalisateur et son escort prend une autre tournure lorsque l’imprévu s’invite.
Pourquoi on l’aime : Sélectionné à la Berlinale, Starfuckers est un récit aussi riche qu’imprévisible. Est-ce un film sur de brutales dynamiques de pouvoir ou bien un jeu de rôles ambigu ? Le cinéaste se sert avec intelligence du drag pour brouiller les pistes de manière stimulante.


Dossier réalisé par Nicolas Bardot et Gregory Coutaut le 19 décembre 2022.

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