Festival de Locarno | Critique : Virgin Blue

Après avoir obtenu son diplôme, Yezi retourne passer un dernier été auprès de sa grand-mère. La maison est baignée de souvenirs qui peu à peu prennent forme dans la réalité. La grand-mère de Yezi s’enfonce progressivement dans l’amnésie et le temps perd de son sens. Hantée par ces souvenirs, Yezi erre parmi les fragments de son histoire familiale…

Virgin Blue
Chine, 2021
De Niu Xiaoyu

Durée : 1h40

Sortie : –

Note :

CELLE QUI SE SOUVIENT DE SES VIES ANTERIEURES

On a l’habitude de voir éclore ces dernières années les plus fulgurantes révélations du côté du cinéma chinois contemporain. De Bi Gan à Qiu Sheng en passant par Li Dongmei, ce sont des cinéastes qui ont en commun de ne pas avoir peur de l’image, et qui dans leurs narrations laissent une importante place à l’écriture poétique. Côté bourgeons, on peut compter sans mal sur le talent prometteur de la Chinoise Niu Xiaoyu.

Virgin Blue, son premier long métrage, fait la part belle à une narration onirique. Lorsque Yezi retrouve sa grand-mère, la jeune femme se plonge dans des souvenirs familiaux qui prennent autant de place à l’écran que le présent bien réel. Mais qu’est-ce qui, au juste, est réel dans Virgin Blue ? Les tableaux semblent traduire une étrange mémoire et l’on se demande parfois s’il ne s’agit pas de fantasmes.

Ce va-et-vient et cette hésitation sont assez stimulants mais le film manque peut-être de construction, de progression. Il serait un peu paradoxal de reprocher à Virgin Blue son impressionnisme et son manque d’ordre, mais en l’état, le film fait parfois du surplace. Les promesses sont néanmoins là. On pense à Tsai Ming Liang dans la manière qu’a Niu d’inviter ses ruptures fantaisistes. Et on admire son utilisation d’une lumière gracieuse, où les ombres sont aussi tremblantes et fragiles qu’expressives et magiques.

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par Nicolas Bardot

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