Festival de Locarno | Critique : Una película sobre parejas

Natalia Cabral et Oriol Estrada viennent de terminer leur film El Sitio de los sitios. Plutôt que de se reposer, ils décident d’accepter l’argent d’un investisseur privé pour réaliser un documentaire. La recherche du sujet du film et sa réalisation vont plonger le couple dans une mise en abîme qui n’est pas sans risque pour lui.

Una película sobre parejas
République Dominicaine, 2021
De Natalia Cabral, Oriol Estrada

Durée : 1h29

Sortie : –

Note :

CONTE DE CINÉMA

Si les films du duo dominicain composé par Natalia Cabral & Oriol Estrada sont restés inédits à ce jour dans nos salles, les deux cinéastes ne sont pas inconnu.e.s du public français : El sitio de los sitios a été présenté au Festival Biarritz Amérique Latine en 2017 tandis que Miriam Miente a été primé à Cinélatino en 2019. « Plus personne ne s’intéresse aux films » se lamente pourtant Oriol Estrada – ou plutôt son double – dans Una película sobre parejas. « Surtout pas aux nôtres » renchérit-il, après une avant première qui n’a pas déplacé les foules.

La mise en abyme de Una película sobre parejas met en scène Cabral et Estrada dans les rôles de deux cinéastes en couple, et qu’on imagine assez proches de ce qui peut constituer leur quotidien. Natalia Cabral, pour présenter cette comédie, a indiqué que celle-ci était en partie née de cette question récurrente posée par le public lors des questions-réponses : ça fait quoi, de travailler ensemble alors qu’on est en couple ? La réponse se trouve peut-être quelque part dans Una película sobre parejas (littéralement : un film sur les couples). Mais le film n’est pas un documentaire, et sa façon de brouiller les pistes mêle avec ludisme l’autodérision, la mise à nu et la farce.

C’est un film sur les couples mais c’est aussi, bien sûr, un film sur le cinéma. Sur l’inspiration qui peine à venir, sur l’endroit où on la cherche : chez Wiseman, chez Ozu ou bien chez Apichatpong ? Dans la rue, dans le parc d’à côté, dans ce couple qu’on voit passer ? L’étape du financement est inévitablement un moment de comédie absurde. Cabral & Estrada décrivent les tâtonnements, ce qui parfois ressemble à un piège – le film donne l’impression de tâtonner lui-même et peut se faire plus laborieux. Mais il y a un charme dans cet humour de clowns tristes et une fraicheur assez attachante.

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par Nicolas Bardot

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