Festival de Bucheon | Critique : The Tenants

Pour éviter d’être expulsé de sa maison de location, Shin-dong sous-loue sa salle de bain.

The Tenants
Corée du sud, 2024
De Yoon Eunkyoung

Durée : 1h29

Sortie : –

Note :

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Il y a quelques jours à peine, le Festival de Karlovy Vary proposait, en hommage à Franz Kafka, un grand programme rétrospectif d’adaptations cinématographiques de ses écrits et de films internationaux à l’atmosphère paranoïaque proche de celle son œuvre. The Tenants de la réalisatrice coréenne Yoon Eunkyoung aurait très bien pu s’intégrer dans ce programme-ci. Si le scénario n’est pas directement inspirée de l’auteur praguois, il rappelle l’atmosphère oppressante et l’ironie morbide de son univers.

Dans un futur proche dont l’obsession pour le travail n’est pas différente de celle de notre époque, Shin-Dong a beau accomplir son job anonyme et ingrat sans rechigner, il se retrouve menacé d’expulsion. La seule solution qui s’offre à lui : sous-louer sa salle de bain à un inquiétant couple de colocataire prêts à partager le loyer. Comme chez Kafka, courir après une solution revient à s’enfoncer de plus en plus profond dans une angoissante absurdité. En dehors de leurs apparences de croque-morts et le fait qu’ils rendent les toilettes inaccessibles, les nouveaux locataires n’ont rien à se reprocher et pourtant Shin-Dong est poursuivi par des cauchemars de plus en plus paranos.

Au suspens claustrophobe, Yoon Eunkyoung préfère un autre ton, celui d’une science-fiction minimaliste et mélancolique, à l’humour noir et grinçant. The Tenants possède les défauts des œuvres qui privilégient l’atmosphère au récit (c’est à dire un rythme trop inégal pour tenir la longueur), mais en possède aussi le charme étrange et persistant.

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par Gregory Coutaut

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