
Hossam, 23 ans, commence à travailler dans l’usine d’Alexandrie où son père est mort dans un accident un mois auparavant. Le travail a été offert à la famille en compensation du décès du père, leur permettant de continuer à avoir un revenu. Le frère d’Hossam, Maro, âgé de 12 ans, insiste pour l’accompagner à l’usine et menace de se faire du mal s’il est retenu.

The Settlement
Égypte, 2025
De Mohamed Rashad
Durée : 1h34
Sortie : –
Note :
DANS LES PAS DE MON PÈRE
The Settlement, soit l’arrangement en français, est le suivant : Hossam, 23 ans, va reprendre à l’usine du coin le poste de son père tout récemment décédé. Pourquoi, comment ? Le film ne perd pas de temps à nous l’expliquer et colle à l’urgence étonnée de son protagoniste en nous plongeant en plein milieu d’une engueulade familiale dès la première scène. The Settlement n’est pas là pour faire de la sociologie : on a à peine le temps de se demander si de telles situations étonnantes sont monnaie courante en Égypte (le scénario est bel et bien basé sur des faits réels) ou si Hossam a tout simplement envie de s’y retrouver mêlé que le voilà déjà au charbon. L’arrangement pourrait s’arrêter là, dans cette simplicité implacable. Ce ne sera évidemment pas le cas.
D’abord parce que Hossam va se retrouver flanqué de son petit frère de 12 ans, avec qui il va devoir partager quotidiennement la tâche de leur papa. Puis parce que le jeune duo ne va pas tarder à rencontrer parmi leurs collègues un homme qui serait lié à la mort de leur père, pourtant supposée être un accident. Les rouages d’une vengeance semble alors prêts à se mettre en route, et The Settlement possède le tempo nécessaire pour ce type de récit nerveux, mais le film évolue progressivement dans une autre direction, moins centrée sur d’éventuelles actions que sur le portrait approfondi de son protagoniste. A ce titre, il faut reconnaître à The Settlement la témérité de nous attacher à cet anti-héros ni aimable ni admirable, dealer à la sauvette capable de voler sa propre mère handicapée, mais aussi branleur incapable de retenir les instructions les plus basiques.
Les récits secondaires autour des magouilles ou flirts de Hossam ne sont pas les pistes les plus palpitantes du scénario, qui est déjà coupable d’utiliser des dialogues très explicatifs. C’est encore quand il reste entre les quatre murs de l’usine que The Settlement brille le plus. Ceci grâce à un sens de la couleur, de la lumière et de la composition qui rend chaque scène d’intérieur très belle malgré des décors en demi ruines, mais aussi grâce à l’acuité du regard social du cinéaste Mohamed Rashad, issu du documentaire, qui lui permet de rendre dynamiques des scènes mêmes muettes.
| Suivez Le Polyester sur Bluesky, Facebook et Instagram ! |
par Gregory Coutaut