Festival CPH:DOX | Critique : The Last Ambassador

L’ambassadrice afghane à Vienne, Manizha Bakhtari, s’est retrouvée dans une situation singulière depuis l’arrivée au pouvoir des talibans : elle représente un pays dont l’ancien gouvernement a fui et dont le nouveau gouvernement taliban n’est pas reconnu internationalement. Malgré l’isolement financier et logistique, Manizha Bakhtari défie les talibans afin de poursuivre son combat en tant qu’ambassadrice pour les droits des femmes et des filles afghanes. 

The Last Ambassador
Autriche, 2025
De Natalie Halla

Durée : 1h15

Sortie : –

Note :

LA VOIX EST LIBRE

« Ce qui définit la paix, ce n’est pas l’absence de guerre, mais la présence de la justice » : voilà la devise de Manizha Bakhtari, ambassadrice d’Afghanistan en Autriche. Dans son documentaire The Last Ambassador, dévoilé cette semaine en première mondiale au Festival CPH:DOX, l’Autrichienne Natalie Halla dépeint la situation quelque peu ubuesque dans laquelle se trouve Manizha Bakhtari : sa position légitime en tant qu’ambassadrice est largement contestée depuis la prise de Kaboul par les talibans.

Contestée, car c’est un apartheid basé sur le genre qui est mis en place. The Last Ambassador s’ouvre par une image de mannequins dans un magasin, des femmes… pendues par la tête, celle-ci recouverte d’un sac plastique. C’est un simple magasin de robes, mais évidemment l’image évoque bien davantage. Natalie Halla raconte l’effet immédiat sur les droits des femmes et des filles, et le rôle que peut jouer Bakhtari, « la dernière ambassadrice », celle qui se bat pour les droits des femmes en Afghanistan. L’engagement est à haut risque : pour les Afghanes sur place bien sûr, mais aussi pour Manizha Bakhtari qui se retrouve menacée de mort.

La forme très classique et à vrai dire assez passe-partout du documentaire met néanmoins en valeur la qualité de témoignage de ce long métrage. Natalie Halla ouvre un espace pour la voix de Bakhtari, mais aussi pour la voix des autres femmes. Elle examine comme on peut l’attendre l’instrumentalisation à l’œuvre dans les gouvernements religieux, mais pointe aussi le rôle et les échecs de la communauté internationale – notamment des États-Unis. The Last Ambassador est édifiant, mesure les combats menés et surtout le chemin à parcourir.

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par Nicolas Bardot

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