TANDIS QUE J’AGONISE

On a pu découvrir Bryan Bertino il y a plus de dix ans avec son premier long métrage, le film d’horreur et home invasion The Strangers avec Liv Tyler (qui fut présenté notamment à Gérardmer). Après ce succès, si les deux films suivants de Bertino ont trouvé moins d’écho chez nous, The Dark & the Wicked s’est retrouvé accompagné depuis quelques mois d’un très bon buzz – à raison. The Dark & the Wicked se niche dans une ferme texane isolée ; une sœur et un frère se rendent au chevet de leur père mourant. L’action sera très retenue, minimaliste dans le long métrage qui pourtant évoque des sujets aussi fondamentaux qu’intimes.

Le patriarche agonise et toutes les angoisses liées à cette perte à venir se matérialisent en autant de visions infernales dans The Dark & the Wicked. Bertino fait un remarquable travail en saisissant cette horreur essentiellement atmosphérique, aidé en cela par la formidable photographie signée Tristan Nyby. Le nuage glauque et sinistre qui pèse sur le film et ses protagonistes est d’une redoutable efficacité et le long métrage est un excellent exemple du moins vaut mieux.

Dans The Dark & the Wicked, le chagrin est tel qu’il éveille des démons. Il fallait un solide casting pour incarner cette horreur sensorielle-là, et c’est une autre réussite du long métrage. Michael Abbott Jr., minéral, et surtout Marin Ireland, dont le fascinant visage peut se déformer comme sur une peinture de Munch, font des merveilles. Tous deux semblent vampirisés par l’horreur à l’œuvre et cette vibration est précieuse. Feutré, étouffé, silencieux, le climat du film n’empêche pas celui-ci d’être vénéneux, tendu et retors – au contraire.

>> The Dark & the Wicked est disponible en exclusivité chez Shadowz

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