Simon, étoile montante de la scène drag queen de Montréal, rencontre Olivier, la nouvelle recrue du bar-spectacle où il se produit. Alors que Simon croit vivre une électrisante histoire d’amour, il s’installe entre eux une dynamique toxique découlant de la personnalité narcissique d’Olivier. En parallèle, Claire, la mère de Simon, célèbre chanteuse d’opéra, revient travailler au pays après 15 ans d’absence. Fasciné par cette femme qu’il ne connaît presque plus mais qu’il idéalise, Simon s’obstine à essayer de créer un lien avec elle. Fragilisé par l’échec de ces deux amours impossibles, Simon n’aura d’autre choix que de se rendre compte qu’il mérite mieux.
Solo
Canada, 2023
De Sophie Dupuis
Durée : 1h41
Sortie : prochainement
Note :
SASHAY AWAY
L’année dernière, on a pu découvrir en salles le premier long métrage de Florent Gouëlou, Trois nuits par semaine, passé auparavant par la Mostra de Venise. Le jeune cinéaste posait dans ce film un regard tendre et authentique sur le milieu drag. Trois nuits…, dont le réalisateur est aussi une drag queen, donnait le sentiment d’être raconté de l’intérieur, et posait de bonnes questions quant au regard et la circulation du point de vue. Solo, de la Canadienne Sophie Dupuis, présenté en première mondiale au Festival de Toronto, en est un peu l’antithèse.
Tout va trop vite dès le début du long métrage. Les personnages ne sont pas construits et lorsqu’ils interagissent ou se disputent, on a simplement le sentiment que la réalisatrice appuie sur un bouton. Le recours répété aux séquences musicales est une béquille assez paresseuse. Les dialogues sont trop lisibles, trop soap opera, tellement prévisibles qu’on pourrait presque en faire un lipsync… pendant le visionnage. La description de la communauté drag est à l’avenant : globalement, ce sont des garçons qui utilisent des anglicismes et se dandinent sur scène – le film ne va jamais beaucoup plus loin que ça. Leurs loges sont léchées et scintillantes, les drags performent pour des dadames et messieurs sirotant des cocktails chics : cette vision bourgeoise est embarrassante et envoie vraiment le signal que personne ici n’est allé à de vrais drag shows avant de tourner ce film.
Le film passe, à nos yeux, de plat à franchement désagréable quand il donne cette impression d’utiliser l’épice du moment (le drag) comme s’il s’agissait du dernier accessoire à la mode. Sans ce décor, Solo est juste un drame sentimental et familial comme il en existe déjà des milliers, sans profondeur, sans personnalité, parsemé de clichés. Sauf qu’une culture (ici la culture queer) n’est pas un marchepied pour compenser le manque d’inspiration. C’est peut-être simplement de la maladresse, mais cette sensation d’opportunisme laisse un goût particulièrement amer.
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par Nicolas Bardot