Festival de Sundance | Critique : Shortcomings

Ben, apprenti cinéaste en difficulté, vit à Berkeley avec sa petite amie Miko, qui travaille pour un festival local de films américains d’origine asiatique.

Titre
Etats-Unis, 2023
De Randall Park

Durée : 1h32

Sortie : –

Note :

TOUT CONFORT

Shortcomings est l’adaptation de la bande dessinée de l’auteur américain Adrian Tomine, publiée en France en 2008 sous le titre Loin d’être parfait. Loin d’être parfait, c’est le commentaire que pourrait faire Ben face à tout ce qui l’entoure : sa carrière d’apprenti cinéaste qui ne démarre pas assez vite, son travail peu excitant au multiplexe, sa relation avec sa copine et surtout les succès des autres. Ben a l’air d’avoir tout pour lui et pourtant tout lui évoque une forme de snobisme condescendant.

Est-ce parce que les pages en noir et blanc de l’œuvre d’origine laissent place ici place à plein de couleurs ? Ou bien parce que les acteurs s’agitent et respirent fatalement plus que leurs personnages d’origines ? Shortcomings est une adaptation fidèle, respectueuse du moindre dialogue, qui fait pourtant le choix étonnant de tout déplacer vers la comédie. Si l’humour était déjà présent à la base, il évoluait vers une cinglante amertume à mesure que se dévoilait le vrai problème de Ben : la dépression. En gommant progressivement ses angles les plus aigus, Shortcomings finit par avoir le même problème que son protagoniste : derrière ses plaisantes apparences se cache une peur immature de l’inconfort.

L’action a beau se dérouler majoritairement à Berkeley en Californie, le film possède la sympathique familiarité de certaines comédies newyorkaises : de gentilles prises de tête amoureuses, un portrait caustique des sphères artistiques, ainsi qu’un rythme entrainant qui laisse croire que de possibles nouvelles aventures guettent à chaque coin de rue. Les interprètes aidant, la machine tourne avec une efficacité confortable à défaut d’être très originale (quand cessera-t-on enfin d’entendre du yukulele dans les films indépendants américains ?). Le résultat est loin d’être parfait en effet, mais loin d’être désagréable aussi.

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par Gregory Coutaut

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