
Dendelion, Baraban, Léonto et Taraxa, quatre akènes de pissenlit rescapés d’une succession d’explosions nucléaires qui détruisent la Terre, se trouvent projetés dans le cosmos. Après s’être échoués sur une planète inconnue, ils partent à la quête d’un sol propice à la survie de leur espèce. Mais les éléments, la faune, la flore, le climat, sont autant d’embûches qu’ils devront surmonter.

Planètes
France, 2025
De Momoko Seto
Durée : 1h16
Sortie : 11/03/2026
Note :
A L’AUTRE BOUT DU CIEL
On dit souvent que seuls les cafards survivront à l’apocalypse, mais si c’était aussi le cas des pissenlits ? Inclassable et merveilleux film d’animation franco-japonais, Planètes raconte l’odyssée de quatre akènes de pissenlit, c’est-à-dire des boules blanches et duveteuses d’une élégante fragilité. Ces plantes qu’un rien pourrait abîmer se retrouvent embarquées dans le voyage le plus immense qui soit : à travers l’espace, à la recherche d’un nouvelle planète où se replanter.
Il n y a pas une seule ligne de dialogue le long de ces 76 minutes. Les fleurs sont parées de suffisamment d’anthropomorphisme pour que l’on comprenne les émotions basiques qu’elles ressentent (la peur, la tristesse, l’émerveillement…), mais elle n’ont aucun trait de visage ou aucun membre humain comme ce serait le cas dans la plupart des autres films d’animation. Elles ne ressemblent a rien d’autre que des akènes de pissenlit. Est- ce à dire que Planètes prend le parti du réalisme ? Cette fable de science fiction fait tout l’inverse, évoluant avec grâce sur un fil de funambule entre la très grande simplicité et accessibilité du récit, et l’inventivité presque expérimentale de l’image.
Si le scénario de Planètes peut évoquer le magique Flow, ses images sont radicalement plus étonnantes. La cinéaste japonaise Momoko Seto (dont le court PLANET Σ avait été prime à la Berlinale 2015) fait preuve d’une audace visuelle proprement dingo. Le film mélange dans un même plan des échelles contradictoires (volcan et escargots se retrouvent à faire la même taille inquiétante) mais aussi des styles d’animations différents. 2D, 3D, stop motion ou prise de vue réelles ? Pas toujours évident de distinguer les styles dans cette belle union contre-nature. Chaque scène devient ainsi notre propre terrain de découverte et d’émerveillement.
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par Gregory Coutaut