Busan 2020 | Critique : Our Joyful Summer Days

Chanhui et Seyeong sont en couple depuis longtemps. Il se sentent lassés l’un de l’autre. Chanhui voulait devenir photographe, mais il est maintenant vendeur dans un magasin d’appareils photo. Seyeong travaille dans un salon de manucure, et n’a pas grand espoir en l’avenir. Chanhui organise alors un voyage afin de renouer avec Seyeong et raviver leur relation…

Our Joyful Summer Days
Corée du Sud, 2020
De Lee Yu-Bin

Durée : 1h53

Sortie : –

Note :

CONTE D’ÉTÉ

Les oiseaux chantent et le ciel est paisible lors des premiers plans de Our Joyful Summer Days. Paisible tendance morose, comme la journée au travail de Chanhui qui baille aux corneilles dans son magasin de photo ou de Seyeong qui est contrainte d’écouter les clientes snobs de son salon de manucure. Problème : l’ennui semble s’être également invité dans le couple, malgré les distractions – une soirée au bowling ici, un verre par là. La Coréenne Lee Yu-Bin, dans son second long métrage, raconte leur possible réconciliation dans ces jours heureux d’été.

Le titre est ironique car ce ne seront pas ici que les vacances de l’amour, et les lieux visités par le couple sont souvent plus baignés de pluie que de soleil. Lee dessine assez vite un malaise qui est plus profond que la simple routine, au point où l’on finit par se demander en premier lieu ce que Chanhui et Seyeong font ensemble. « Qui épouse une fille qu’il a rencontrée il y a deux mois ? », s’étonne le jeune homme parlant à quelqu’un au téléphone. Chanhui connaît Seyeong depuis bien plus longtemps, mais sur bien des sujets, l’un et l’autre semblent être des étrangers.

De temps à autres dans Our Joyful Summer Days, des photos prennent le relai des images animées. Comme des césures poétiques : des protagonistes figés mais dont on saisit la vérité, des lieux anodins mais gravés dans la mémoire. De même, lorsque l’image change de format quand on change d’époque, Lee fait de l’image un outil émotionnel au même titre que la narration et ses péripéties. Our Joyful Summer Days n’est pas parfait : certaines scènes paraissent arbitraires, on imagine assez aisément quelques coupes ou de la musique en moins. Mais il y a là des idées de cinéma et une générosité appréciables et très prometteuses.

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par Nicolas Bardot

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