Critique : Mon cher enfant

Riadh s’apprête à prendre sa retraite de cariste au port de Tunis. Avec Nazli, il forme un couple uni autour de Sami, leur fils unique qui s’apprête à passer le bac. Les migraines répétées de Sami inquiètent ses parents. Au moment où Riadh pense que son fils va mieux, celui-ci disparaît.

Mon cher enfant
Tunisie, 2018
De Mohamed Ben Attia

Durée : 1h44

Sortie : 14/11/2018

Note : 

CHRONIQUE D’UNE DISPARITION

Le réalisateur tunisien Mohamed Ben Attia a été révélé il y a deux ans à la Berlinale avec son très beau drame sentimental Hédi. Mon cher enfant raconte une toute autre histoire, mais les deux films ont en commun de s’inscrire dès le début dans une description du quotidien le plus simple. Un nœud de cravate à faire pour Hédi, une déambulation dans un supermarché pour Mon cher enfant. Les protagonistes de ce nouveau film vont pourtant eux aussi être confrontés à un basculement radical dans leur existence – plus tragique dans le précédent long métrage du cinéaste.

Mon cher enfant décrit le combat d’une famille dont le fils disparaît et qu’on soupçonne d’être allé rejoindre Daech. Comment en arrive t-on là ? Avec la finesse d’écriture qui caractérisait son premier film, Ben Attia se penche davantage sur ceux qui restent et sur le vide auquel ils sont brutalement confrontés. Le réalisateur nous donne à voir un monde qui semble omniprésent dans les actualités mais qui demeure en grande partie invisible. Il y a une chape de plomb qui pèse sur le film ; celle-ci le prive parfois de la variété de tons qui rendait Hédi si vivant. Mais le film saisit de manière assez convaincante ce sentiment d’urgence et de terrible impuissance qui habite ses personnages.

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par Nicolas Bardot

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